Le constat de la diversité des opinions conduit-il nécessairement au scepticisme ?

Thèmes abordés

VERITE, SCEPTICISME, PLATON, DESCARTES, RELATIF, ABSOLU, SCIENCE, SAVOIR

Résumé du document

Il est communément admis que dés lors que deux avis divergent sur une question, les deux ne peuvent être porteurs de la vérité. Les opinions, du fait de leur diversité semblent relatives, et contestables. La relativité des opinions a donc pour conséquence immédiate l'idée que l'on ne peut pas acccéder à une vérité, par définition incontestable, d'où un certain scepticisme. Malgré tout, l'idée qu'une démarche rigoureuse permet d'atteindre une part de vérité revient souvent, notamment dans le cadre de la science.
Ainsi, la seule observation d'opinions divergentes suffit-elle à remettre en cause toute vérité ? Le relativisme est-il un obstacle au savoir ? Pour répondre à ces questions, il convient d'abord de montrer que l'on ne peut pas accorder un caractère absolu à tout jugement. De ce fait, une posture sceptique serait préférable. Mais ce propos doit être nuancé par la suite en insistant sur la nécessité de dépasser ce relativisme. Il sera alors possible de démontrer qu'une méthode rigoureuse permet d'aboutir à une part de vérité.

Extraits

[...] Il permet d'anéantir toutes les idées qui paraissent relatives et contestables. Par conséquent, après avoir affirmé que l'on pouvait de tout, Descartes en arrive à la conclusion qu'il existe une certitude, à savoir l'existence de son esprit. Le constat de la diversité des opinions ne doit alors pas se cantonner à l'affirmation que la vérité n'est pas accessible. De la même manière, lorsque le scientifique observe que sa théorie est contredite par ce que l'on appelle un fait-problème, le sceptique y verrait la preuve de la relativité des jugements. [...]

[...] Mais, l'étude des différentes civilisations a souvent conduit à l'ethnocentrisme au cours de l'Histoire. Pour s'en convaincre, prenons l'exemple de la colonisation au cours du XIXe siècle. Les européens, en découvrant une autre manière de vivre, sont arrivés à la conclusion que la culture de ces civilisations était inférieure à la leur et en on déduit que ces populations indigènes étaient elles-aussi inférieures aux européens. Dans ce cas, il serait préférable et plus humain de relativiser nos jugements, en l'occurrence de privilégier un relativisme culturel qui nie toute hiérarchie des cultures. [...]

[...] Ainsi le relativisme ne constitue pas un frein au savoir et doit faire office de point d'appui ; il faut donc dépasser le simple constat de la diversité. Ce constat conduirait alors nécessairement au scepticisme pour celui qui ne voit pas ce qui se cache derrière la multitude. Ce ne serait pas pas le cas pour le chercheur ou celui qui preuve d'une démarche rigoureuse pour atteindre la vérité. Raisonnablement, le constat de la diversité des opinions ne peut donc pas conduire nécessairement au scepticisme. [...]

[...] Pour cela, il aura recours à l'intervention des avocats qui ont chacun leur version, ou aux témoins. Or, si leurs jugements restent relatifs, il est inutile qu'ils interviennent. Dans le cas d'un procès, le juge ne doit donc pas considérer que les versions des faits, bien que contradictoires, l'empêchent inévitablement d'établir la vérité. Il ne peut donc en rester à un relativisme systématique. Il convient alors de mettre en évidence des points communs entre des visions divergentes, autrement de tenir compte de la multitude pour aboutir à un raisonnement de l'ordre de la discursion. [...]

[...] Il doit donc être utilisée pour dégager ce qui est pertinent dans les opinions de chacun, et ne constitue donc pas un obstacle au savoir. La diversité des opinions peut alors être utilisée comme un moyen, un point d'appui pour l'établissement du savoir. Face aux insufficances d'un relativisme systèmatique, il semble nécessaire de passer au-delà du simple constat de la multitude pour trouver une méthode rigoureuse d'accès à un savoir basé sur la raison. Tout d'abord, il convient de préciser la diversité des idées que se font les individus de certains concepts, le plus frappant étant celui de la beauté. [...]