Le désir se définit comme la recherche consciente d'un objet qu'on imagine être une source de satisfaction. Il se manifeste principalement par le sentiment de manque. Or, il arrive souvent que la satisfaction de la possession ne comble pas le manque du désir, puisqu'à peine assouvi, il s'empresse de renaître pour viser un autre objet à convoiter. L'homme entretient une relation ambivalente avec l'objet désiré : il le cherche jusqu'à la possession puis s'en désintéresse lorsqu'il le possède, pour repartir en quête d'un autre objet. Se déplaçant d'objet en objet, le désir semble illimité, condamnant l'homme à une insatisfaction radicale et à une quête sans fin.
Comment expliquer la course apparemment sans fin du désir ? Le manque du désir peut-il être satisfait par un objet ? Si oui, lesquels ? Si non, comment comprendre la nature de ce manque qui ne peut être comblé par rien ? Faut-il renoncer à ses désirs pour être heureux ?
Y a-t-il un objet du désir qui puisse combler le manque du désir ou bien faut-il comprendre ce dernier comme une quête illusoire responsable des malheurs des hommes ?
[...] Il n'y a rien de plus beau que ce qui n'est pas ( . le néant des choses humaines est tel que le pays des chimères est le seul digne d'être habité Le désir est révélateur du caractère tragique de l'existence humaine à trouver son bonheur dans l'imagination. Transition: Comment peut-on trouver son bonheur dans l'illusion, l'agitation, l'imagination? Pour être heureux et trouver ce que les Grecques appelaient l'ataraxie ne faut-il pas au contraire se libérer du désir, c'est-à-dire renoncer aux désirs? [...]
[...] Ainsi, on pourrait se libérer du désir sans y renoncer pour autant. Maîtriser le désir permet de le libérer sans s'aliéner La sagesse réside dans la tempérance2 Pour les Grecques, l'idéal de la sagesse est l'ataraxie. Toutefois, il s'agit d'une sagesse qui ne nie pas le plaisir et même, qui le recherche à condition qu'il soit modéré. Pour PLATON, le plaisir est un juste milieu entre l'excès et la privation, pour éviter la souffrance. Ainsi, EPICURE définit le plaisir comme l'absence de déplaisir. [...]
[...] Calliclès répond que c'est précisément cette inconstance qui est une source de plaisir et d'excitation. L'homme aux tonneaux pleins n'a plus aucun plaisir car le bonheur ne réside pas dans la possession et le confort, mais dans l'excitation de la conquête et l'alternance de plaisirs et de peines. ROUSSEAU reprend cette discussion et lui donne une autre solution originale: il reconnaît que la course du désir est vaine et que le manque dont il témoigne, ne pourra jamais être comblé, mais il affirme que l'excitation de l'attente procure le seul bonheur possible pour l'homme. [...]
[...] Selon Pascal, l'homme est une créature fragile- un roseau -désorientée dans un monde qui ne lui livre pas le sens de son existence. Il cherche le bonheur sans savoir comment le trouver et souffre d'un manque de repères. Pascal constate une triple absence de repères. D'abord une absence de repère cosmologique: la révolution scientifique de GALILEE (17e siècle) que l'homme n'est pas au centre de l'univers, mais il n'y pas de centre du tout. L'homme est égaré entre l'infiniment petit et l'infiniment grand. [...]
[...] Transition: Pourquoi rechercher si ardemment ce qui n'est que superflu ? L'objet du désir n'est pas recherché en lui-même Certains objets ne sont pas désirés pour eux-mêmes, mais parce que leurs possessions sont ressenties comme socialement nécessaire et notamment parce qu'ils sont des signes d'appartenance, de reconnaissance ou de distinction. Par exemple, les objets de marque: entre deux sacs identiques (l'un EASTPAK, l'autre n'est pas de marque), le consommateur est tenté de prendre celui de marque pour son prestige. L'objet n'est donc pas recherché pour lui-même, mais pour l'effet qu'il produit auprès d'autrui. [...]
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