La biologie est un terme et une discipline inventés au XIXe par Lamarck, c'est la science des phénomènes vitaux. Il existe un paradoxe initial : on connaît le vivant, non la vie, or, la biologie devrait être la science de la vie. La biologie est une science, car elle travaille sur des organismes observables qu'elle explique.
La vie, inobservable, ne se prête pas à un examen scientifique. La vie est un principe, objet philosophique, qu'est-ce que c'est ? Vers quoi tend-elle ? Quel est le but de la vie ? En quoi la vie est-elle un concept non scientifique, mais philosophique et métaphysique, et quelle connaissance a-t-on alors du vivant, l'enjeu étant de savoir, non où la vie veut en venir, mais vers quoi tend tout être vivant, quelle est sa logique ou finalité ?
On se trouve devant l'impossibilité d'une définition de la vie. Définir c'est donner l'ensemble des caractéristiques essentielles d'une chose, qui font que cette chose est telle qu'elle est non pas autrement, c'est produire la cause de cette chose. Or si l'on peut dire de manière métaphysique et sans régler le problème que la vie est la cause des vivants, on ne peut pas définir la vie elle-même, ce n'est pas une notion, ce n'est pas un concept, il n'est pas satisfaisant de la tenir pour principe.
C'est un réel problème philosophique, ce n'est pas un problème scientifique puisque la science ne s'occupe pas de la question des origines, ni de la question des principes ou problèmes permettant de poser et de penser cette origine. - chaque organisme vivant est singulier, c'est l'individu unique d'une espèce donnée : chaque organisme individuel d'une espèce est une combinaison unique de caractères héréditaires
- contrairement au système physique, identifiable, artificiellement reproductible, simplifiable, prévisible, expérimentable, et à la théorie vérifiable, voire falsifiable, l'organisme ne répond pas au modèle du système clos isolable et identique à lui-même. En physique, le système clos renvoie à un ensemble de forces et de paramètres dénombrés, mesurés, dosés et finis.
On ne peut pas géométriser et simplifier le vivant comme on peut le faire avec tout système ou objet physique. On a en effet affaire à un organisme vivant qui change dans le temps. Il est très difficile d'isoler des paramètres et de les contrôler en raison de la complexité du vivant. Les conditions de laboratoire ne sont pas les conditions de vie et modifient les résultats. Dans l'expérimentation, on a toujours besoin de comparaison entre un organisme témoin est un organisme intentionnellement modifié. Or, en raison de la différence entre un organisme vivant et le modèle physique, on ne pourra pas avoir d'organisme témoin, qui est nécessairement un système clos bien défini qui ne change pas. C'est impossible avec le vivant. On ne peut donc pas comparer deux organismes.
[...] A partir de là, on peut rendre compte du caractère de totalité de l'organisme : tout système vivant est le résultat d'un équilibre entre les éléments de son organisation : cet équilibre, c'est la sélection naturelle qui l'impose, de même qu'elle impose à l'être vivant cette souplesse de comportement qui n'existe dans aucune machine. Conclusion - le vivant n'est pas une machine - c'est un organisme autonome - il atteste d'un paradoxe saisissant : se dérobant à tout mécanisme déterministe, il manifeste une finalité naturelle interne qui se subordonne des mécanismes capables de souplesse. Le vivant articule autonomie et mécanisme, finalité et déterminisme. [...]
[...] - La vie ne consiste qu'en la chaleur du corps et la sensibilité des corps ne dépend que de la disposition des organes. * Quel type de mécanisme pourrait alors expliquer le vivant, puisqu'on a dit que le vivant n'était pas un objet qui a toujours en dehors de lui son principe ? Quel mécanisme peut ménager une place à l'autonomie ? - Que pose le mécanisme commun ? Une machine est une construction artificielle dont une fonction essentielle dépend de mécanismes. [...]
[...] Cecd dit, même chez ces espèces, la température du corps n'est pas mécaniquement celle du milieu. La règle générale est la suivante : le refroidissement du milieu extérieur tend à provoquer un abaissement de la température centrale qui déclenche une décharge d'adrénaline. La sécrétion d'adrénaline accélère les oxydations et la température de l'organisme se relève. - Conclusion : le milieu est bien essentiel aux conditions de l'existence de l'organisme vivant, mais le milieu ne détermine pas mécaniquement l'organisme, il n'en est pas la cause essentielle, il est seulement l'autre terme de la relation dans le lien de l'animal au milieu. [...]
[...] Une fois que ce besoin satisfait, c'est un autre besoin que l'animal a à gérer. Il est prisonnier de ses besoins et de son milieu auquel il reste toujours attaché, dans une perpétuelle actualité : il a toujours à gérer des besoins et ne peut jamais avoir de marge de manoeuvre par rapport à cette gestion, pas plus qu'il ne peut vivre d'une autre manière. * Conclusion : l'animal n'a pas la capacité du virtuel, c'est-à-dire du décalage entre le besoin et sa satisfaction, il reste prisonnier de l'actualité de son lien à son milieu et ce lien est un rapport de besoin. [...]
[...] - C'est à dire ? Les circonstances altèrent profondément les êtres vivants et les modifications du milieu occasionnent de nouveaux comportements et de nouveaux besoins. Ex : l'allongement du cou des girafes, des pattes et agilité antilopes, griffes des carnassiers * Quelle différence y a-t-il entre Lamarck et Darwin ? - Tous deux insistent sur cette chaîne de l'évolution des vivants, sur le rôle du temps dans cette évolution et sur la survie des espèces les plus adaptées aux nouvelles conditions. [...]
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