Dissertation de Philosophie ayant pour sujet : "La vérité mathématique peut-elle servir de modèle à toute vérité ?".
[...] Les autres sciences n'ont pas les mêmes méthodes que les mathématiques : celles-ci ne sont pas empiriques, mais reposent sur des démonstrations a priori, tandis que les autres sciences partent des données expérimentales. Néanmoins, elles cherchent tout d'abord à produire des énoncés possédant les caractères précédents des vérités mathématiques. En outre, les vérités mathématiques sont déduites d'autres énoncés et, ultimement, des axiomes de la théorie mathématique. Les autres sciences cherchent également à imiter cette structure déductive, caractéristique des vérités mathématiques, en se donnant une forme axiomatique, comme c'est le cas de la physique. [...]
[...] Mais dans le domaine expérimental, si la définition de la vérité est toujours la non-contradiction, il s'agit de la non-contradiction des preuves expérimentales. Le vrai, c'est ce qui est vérifié par un faisceau de preuves de plus en plus serré. La vérité n'est plus alors un absolu ; elle est relative à l'étendue et à la précision du champ expérimental. Elle dépend de la valeur sans cesse croissante des techniques de vérification. [...]
[...] Le vrai est à lui-même sa marque Ce point acquis, il faut cherche maintenant quel est le critère de la vérité. Comment reconnaître, définir le jugement vrai ? La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît à ses caractères intrinsèques, il se révèle vrai par lui-même, il se manifeste par son évidence. La vérité est à elle-même son propre signe écrit Spinoza dans L'Ethique (1677) ; De même que la lumière se montre soi-même et montre avec soi les ténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussi celui de l'erreur Cette identification de la vérité et de l'évidence se trouve déjà chez Descartes, qui se fixe comme première règle de n'accepter comme vrai que ce qui se donne clairement et immédiatement pour vrai : Ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense, donc je suis, qui m'assure que je dis la vérité, sinon que je vois très clairement que, pour penser, il faut être, je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale, que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies écrit-il dans la 4ème partie de son Discours de la méthode (1637). [...]
[...] Mais si la vérité est opératoire, le critère de la vérité ne sera-t-il pas fourni par le succès pratique de l'opération ? B. L'idée vraie est l'idée qui réussit C'est là le point de vue exposé à la fin du XIX siècle par l'Américain William James (1842-1910). Pour ce théoricien pragmatisme, le seul critère de la vérité est le succès. La pensée étant au service de l'action, les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir. L'idée vraie, c'est celle qui paie le mieux, celle qui a le plus de rendement, celle qui est la plus efficace. [...]
[...] L'homme d'action perspicace, par exemple l'homme politique ou le guerrier, a l'intuition vraie de ce qu'il doit être fait pour que ses intentions se réalisent. Ces vérités, de toute évidence, ne sont pas déduites, et ne peuvent prétendre à la certitude caractéristique des mathématiques. B. Ces vérités sont de nature herméneutique : il s'agit d'interpréter une situation pour savoir si une action est appropriée, une œuvre d'art pour en déterminer la valeur esthétique, une action pour en évaluer le caractère moral. [...]
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