Nous avons déjà expliqué que le dénominateur commun à toutes nos réflexions sur la culture serait l'évaluation des lieux communs actuels sur la catastrophe actuelle, le discours qui annonce la fin de la culture, la menace d'une implosion du monde moderne. Au cœur de ses discours, un exemple tout trouvé avec le travail dont on entend souvent dire qu'il est mis en péril par la technique moderne. Cette opinion est-elle recevable comme thèse ? Doit-elle être rectifiée ?
Philosophiquement le centre du problème, c'est le sens que l'on accorde au travail :
- Si le travail a une valeur intrinsèque alors l'automatisation des tâches rendue possible par la technique moderne est une menace. L'homme sans travail se trouve privé d'une dimension essentielle de son être.
- Si le travail est une charge alors l'accroissement des techniques est un avantage ; le temps libéré permet à l'homme de se consacrer aux activités véritablement humaines.
Cette alternative suppose que travail et technique soient inversement proportionnels, ce principe oblige à s'interroger d'abord sur le travail puis sur la technique pour ensuite examiner la contradiction.
[...] Premier problème : le travail entre nécessité et liberté ? 1 ; le travail comme nécessité vitale (satisfaire les besoins), comme obligation sociale (gagner sa vie pour ne pas être un parasite), comme contrainte (organisation réglementaire). Travailler, c'est assumer une activité vitale pénible ; le travail comme affranchissement : le travail comme indépendance gagnée face à la nature (rôle de la technique), volonté prométhéenne de transformer le monde et de se transformer, le travail comme développement d'une force volontaire et personnelle dans la société. [...]
[...] Le travail est-il menacé par la technique ? L'avenir de la culture Nous avons déjà expliqué que le dénominateur commun à toutes nos réflexions sur la culture serait l'évaluation des lieux communs actuels sur la catastrophe actuelle, le discours qui annonce la fin de la culture, la menace d'une implosion du monde moderne. Au cœur de ses discours, un exemple tout trouvé avec le travail dont on entend souvent dire qu'il est mis en péril par la technique moderne. Cette opinion est elle recevable comme thèse ? [...]
[...] C'est le paradoxe du travail technicisé : quand la machine s'est substituée à l'homme en très grande partie, qu'elle a fait ce qu'il faisait et plus, qu'il l'a vue fonctionner quasi seule, l'homme a regardé, a vu le travail, il a pu l'objectiver en saisir l'aspect systématisé et différencié, le penser comme tel. Cette prise de conscience s'accompagne d'un respect absolu de la personne. Le procès du machinisme Colloque de philosophes : Face à face entre Marx et Bergson. : Le machinisme respecte-t-il la personne ? [...]
[...] - deuxième possibilité : proposer un regard critique sur la technique. Il y a alors quatre points d'accusation Les valeurs du système technique - la simplicité, le rendement, l'efficacité- favorisent un monde inhumain où la machine est le biotope de l'humanité ; le monde de la technique moderne favorise le règne des machines les machines nous dispensent d'être des techniciens et leur facilité d'usage rend inutile toute réflexion ; d'où une nouvelle forme de dépendance à l'égard d'objet dont le fonctionnement interne nous échappe ; le monde de la technique moderne est la société de travail sans travailleur la technique instaure une production illimitée où la marchandise doit être écoulée dans la société de consommation, d'où la standardisation de l'objet, l'uniformité, la manipulation du consommateur. [...]
[...] Assurément, le travail est réactivité et activité parce qu'il porte le projet d'humanisation de l'homme - Le travail est une organisation collective : la coopération entre les hommes crée une force nouvelle pour lutter contre la dureté de l'existence et l'avarice de la nature. Le travail est une force collective, il suppose donc une organisation : travail décomposé en gestes simples qui se complètent, échange d'objets finis (troc) ou équivalence monétaire (salaire). Le travail suppose des règles d'échange, il appartient à l'économie. De là, le travail est un facteur de socialisation, il concerne le commerce des hommes - Le travail renvoie au geste technique. L'homme ne se contente pas de ce qu'il a inventé. [...]
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