La racine indo-européenne du mot est « TEK » qui signifie fabriquer, créer, engendrer. Le grec « TEKVIKOS » est traduit plus généralement par « Art » et plus précisément par « Art manuel », « métier », « industrie » et signifie également par extension « habileté » et « ruse ». « TECHNE », au départ chez le Grecs veut dire toute production ou fabrication matérielle. La technique est devenue la fabrication au sens d'une action impliquant un savoir. La technique est un ajustement réciproque des moyens en vue d'une certaine fin, une transformation appropriée des matériaux (cf. PLATON dans le Trimée). Le Dieu-démiurge ne crée pas le monde à partir de rien (...)
[...] La technique impose une manière de voir les choses. Macluhan (philosophe des médias des années dans la Galaxie Gutenberg, montre que la découverte de l'imprimerie par Gutenberg a eu des répercussions dans pratiquement tous les domaines. Il montre par exemple que l'imprimerie a favorisé l'uniformisation politique. Jusqu'à Gutenberg, chaque seigneur discutait son statut avec le Roi. Avec l'imprimerie on a pu envoyer dans tous les coins du Royaume les mêmes missives, les mêmes exigences. Macluhan montre que l'imprimerie favorise la pensée discursive, c'est-à-dire la pensée qui procède par étapes puisque quand on lit un texte on en parcourt les différentes étapes. [...]
[...] Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche Le travail matérialise l'intelligence humaine. Le travailleur imagine son projet et le réalise ensuite par un ordre d'étapes successives. Dès lors le travail par excellence, c'est le travail de l'artisan. L'artisan conçoit le projet et le réalise ensuite concrètement. Il est confronté à un certain nombre de problèmes qu'il résout grâce à son intelligence. Il se reconnaît dans le produit de son travail à tel point d'ailleurs que beaucoup signent leurs œuvres. [...]
[...] L'idéal pour Aristote c'est la contemplation. Les théories épicuriennes et stoïciennes ne prennent pas en compte les problèmes de l'homme au travail. Pendant le Moyen-âge les nobles ne travaillaient pas, c'étaient les serfs qui cultivaient la terre et de petits artisans qui s'occupaient des manufactures. Il faudra attendre le XVIII° siècle avec les découvertes techniques de la machine à vapeur pour que la technique soit prise en considération. Le philosophe qui fera vraiment intervenir la technique dans ses analyses c'est MARX. [...]
[...] En fait la technique comporte une certaine idéologie qui menace les valeurs humaines. Cette conception de la technique a été étudiée par Hans JONAS (1903- 1993), en particulier dans son livre Le principe de responsabilité. L'idéologie technocratique véhicule certains dangers La réduction de l'homme à sa valeur instrumentale. l'individu n'a plus de valeur en lui-même, il n'a de valeur que dans sa capacité à s'intégrer à un système de production. L'homme est devenu un simple outil dont il faut obtenir le meilleur rendement possible. [...]
[...] Le stade de l'informatique et de l'automation. Jusqu'ici la machine était dirigée par l'homme, tout du moins demandait-elle au moins une surveillance directe et constante de sa part. Or l'homme a inventé des machines qui peuvent se diriger elles-mêmes. Ainsi après les opérations physiques la mécanisation s'est étendue aux opérations intellectuelles. On parle de mémoire, de logiciel. Cependant les ordinateurs ne peuvent supplanter la pensée humaine comme le fait remarque REYMOND : tous les raisonnements et tous les choix opérés par ces machines ne sont que des mécanismes encadrés par une pensée encadrant De même SIMONDON affirme les capacités de la machine ne sont que celles mises en elles par son constructeur Il n'en demeure pas moins que l'homme réussit à se libérer de plus en plus de son action sur la nature par l'intermédiaire des machines. [...]
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