technique, Jacques Ellul, civilisation, Philosophie, Karl Marx, naturalisme
Une technique est un ensemble de moyens pour répondre à un besoin. On va d'un moyen vers une fin. On peut caractériser le phénomène technique propre à une société. Ce phénomène technique est intriqué avec plein d'autres de phénomènes sociaux comme la religion, etc. La technique est tellement emboitée à ces autres éléments qu'elle n'est jamais autonome d'où le fait qu'on a eu peu de transferts techniques, car la technique n'évolue jamais seule, mais toujours dans son lien avec les autres dimensions de la vie sociale. La technique, pour se transférer, doit pouvoir s'intégrer dans l'ensemble que constitue la société.
[...] Le rapport technique au monde nous rend aveugles à ce qui s'y joue. Le monde devient une machine efficace et nous rend aveugles. Tout ce qui est hors de la sphère de l'efficacité n'existe pas pour nous (pas d'affects comme dit Morizot). Le naturalisme prend chair dans des choses nous rendant étrangers au monde. Souci d'efficacité a transformé les cultures et l'agriculture car on a du produire de plus en plus : il fallait nourrir la France après-guerre en 1945. [...]
[...] La technique ne peut donc faire autrement que d'être totalitaire c'est-à-dire que face à la technique au sens moderne, on n'a pas de liberté réelle. En devenant notre milieu, les techniques sont des facteurs d'abstractions du reste du monde c'est-à-dire que toutes les autres dimensions disparaissent. Quand on disait avec Descola que la nature était aujourd'hui extérieure à nous et que l'on était aveugle car on voyait la nature comme ressource. Pour Ellul, comment peut-on penser comme ça : nos techniques font que le monde n'existe pour nous que sous le critère de l'efficacité quantitative. [...]
[...] Chaque technique apporte un monde et croire le contraire est illusoire : la question est donc sur le choix des techniques et pas l'usage de techniques : Pas est-ce efficace ? mais quel monde cette technique permet et en voulons-nous ? Si on parle d'instruments et d'outils, on favorise l'idée d'un moyen s'effaçant au profit d'une finalité. En parlant de médiation, on met en lumière ce qui se joue. Le téléphone établit un milieu de communication c'est-à-dire qu'il n'y pas que moi et la finalité de ce que je vise, mais surtout un moyen qui a son épaisseur. [...]
[...] Tout ce qui constituait la vie sociale, tout cela qui formait un ensemble lâche et complexe, ou l'homme trouvait une raison de vivre et une angoisse, tout est technicisé. La technique joue comme un facteur d'abstraction » = On supprime des éléments pour n'en garder qu'un. C'est pareil pour le travail, la religion, etc. Donc, la question du sens disparait. Il faudrait se dire est-ce qu'on veut cette technique vu les conséquences. La technique se présente comme neutre c'est-à-dire un moyen efficace mais en réalité, c'est à ce moment-là qu'elle neutralise toutes les autres dimensions de l'existence. [...]
[...] La technique devient elle-même notre milieu. Le monde ne nous apparait que sous le critère de l'efficacité technique. Si on n'a pas d'autre médiation, c'est une médiation non médiatisée et qui produit alors un monde absolu jugeable que par la technicité. La technique devient universum de moyens, le milieu de l'homme. C'est un univers d'outils efficaces c'est-à-dire que la question de l'efficacité devient structurante ; notre unique rapport au monde est quantitatif : quand la technique prend son autonomie par rapport aux systèmes de valeurs, elle devient la base. [...]
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