Suffit-il d'observer la nature pour en avoir une connaissance scientifique ?

Thèmes abordés

Observer la nature, connaissance scientifique, Claude Bernard, obstacle épistémologique, expérience scientifique, observation scientifique, méthode OHERIC, morale intellectuelle, théorie scientifique

Résumé du document

Voici l'exemple d'une expérience scientifique qui mène à une erreur : observer un morceau de viande quelques jours et voir que de la matière morte devient une matière vivante. Pendant des siècles, on a cru que de la matière morte pouvait naître de la matière vivante. La Terre tourne-t-elle ? On a longtemps cru que les étoiles tournaient et pas nous. Quels sont les obstacles qui s'interposent entre la connaissance humaine et la nature ? De quand datent les sciences expérimentales ? Elles datent du XVIIe siècle, soit longtemps après la découverte des maths ; mais pourquoi une telle lenteur ? À cause d'obstacles externes : la religion, les croyances, mais il y a aussi des obstacles internes, dans l'acte même de connaître les obstacles épistémologiques, en référence à Bachelard.

Extraits

[...] Il met alors en place la méthode OHERIC (observation, hypothèse, expérimentation, résultat, interprétation, conclusion) : Peut-on vérifier une hypothèse scientifique ? Claude Bernard Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, XIXème siècle, il veut saisir le vrai dans le réel. La notion d'obstacle épistémologique : On est dans une philosophie du non, il faut savoir dire non, on pense toujours contre une connaissance antérieure. On n'accumule pas les connaissances, on pense l'opposition et progresse d'erreurs en erreurs un peu moins grandes. Pourquoi une telle lenteur dans les sciences ? [...]

[...] L'expérience est-elle l'unique source de la connaissance ? Définition des termes : Théorie : ensemble organisé d'hypothèses confirmées et de lois visant à expliquer la totalité ou un groupe de phénomènes théorie de l'évolution ou théorie de la relativité Expérience : du latin experientia « essai », « épreuve » constatation spontanée d'un fait ou sa découverte par une observation dirigée. Expérimentation : mise en œuvre d'un ensemble organisé d'expériences permettant de produire ou d'observer des phénomènes donnés afin de tester les hypothèses visant à expliquer ces phénomènes. [...]

[...] L'hypothèse c'est le niveau le plus simple, qui va être confirmé ou infirmé par l'expérience. Elle donne lieu à une publication dans les revues scientifiques pour éviter aux chercheurs de travailler sur les mêmes, et ne pas perdre de temps. ← Loi scientifique dans le cadre épistémologique rapport mesurable, universel et constant établi entre les phénomènes naturels, elle est le second niveau, représente une causalité nécessaire, un déterminisme afin de « savoir prévoir, pouvoir ». C'est une proposition confirmée par l'expérience qui établit des relations constantes et nécessaires entre les phénomènes ← La théorie scientifique est rare, c'est un ensemble organisé d'hypothèses confirmées et de lois visant à expliquer la totalité ou un groupe de phénomènes. [...]

[...] Il y a des obstacles internes, les obstacles épistémologiques, qui selon Bachelard sont externes (foi, croyance, obscurantisme, méthode, manque d'instrument) et internes. Mais il a fallu surmonter la question de la méthode, le père de la connaissance expérimentale, du vivant est Claude Bernard. La méthode expérimentale : Claude Bernard : La méthode hypothético-déductive ou méthode en trois temps : la fonction glycogénique du foie. ← Le fait problème : ses recherches portent sur le sucre dans l'organisme, à partir d'expérience sur les lapins, il découvre que le taux de sucre est constant, quelle que soit l'alimentation. [...]

[...] La science ne rime alors pas avec vérité, on pose alors les concepts de vrai et de provisoire (dans le domaine des expérimentations), Karl Popper pose pour cela les critères de scientificités. Pour les corbeaux est vrai ce qui n'est pas démontré, mais il suffit de trouver un corbeau blanc pour prouver qu'ils ne sont pas tous noirs. On peut prouver le faux mais pas le vrai. D'où la nécessité de réfuter, de contredire une vérité qui devient provisoire. [...]