Dans un des nombreux passages des Confessions où Rousseau cherche en permanence sa propre transparence (la mise en exergue des Confessions est la formule latine « intrus et in cute » = au plus profond et sous la peau), Rousseau renvoie à un mythe, une fable qu'un physicien Allemand a imprudemment développée : après avoir établi que la Terre pouvait se vitrifier, ce scientifique affirmait que tout être humain peut lui aussi devenir aussi transparent que le verre (l'homme est verre et peut retourner verre). Rousseau en tire de grandes rêveries poétiques : un désir de pureté et d'innocence. Son acharnement à dénoncer les mensonges, le mal, la corruption aboutit à un délire paranoïaque parce qu'il se sent en permanence accusé, il cherche toujours à être transparent.
On voit que l'imaginaire de Rousseau n'est pas innocent ni illogique. C'est un délire, un ensemble qui dans son genre est parfaitement cohérent, logique, même si la base est totalement fausse. J. Locke dans Essai sur l'entendement humain opposait les idiots aux fous : l'idiot bâtit des fables incohérentes, illogiques, il ne maîtrise pas ses propres fables, tout est faux tandis que le fou parvient à partir d'hallucinations à des déductions et des raisonnements parfaitement corrects. Le seul tort des fous, c'est « à cause de la violence de leur imagination, d'avoir pris leur fantaisie pour la réalité ».
Si on croit cette théorie, un délire, une hallucination s'expliquerait par un mélange et un enchainement d'idées suite à une présence trop vive, trop violente de l'imagination. Ainsi, il y aurait très peu de différence entre le raisonnement logique normal et le délire : très peu de différence entre une perception normale et ce que peut en faire l'imagination, ce qui explique qu'on puisse parfois prendre nos rêves pour des réalités et confondre sensation et imagination. Ainsi, la question est posée : l'imagination ne nous entraine-t-elle pas irrémédiablement vers de la pathologie ? Y a-t-il un usage normal de l'imagination ? (...)
[...] La grande loi de la conscience (Sartre dans l'Imaginaire) Résumé de Taine : pour qu'une image fasse son effet normal, qu'elle soit reconnue comme intérieure, il faut et il suffit qu'elle soit le contrepoids d'une sensation , si ce contrepoids manque, elle remplacera la sensation, base de toute hallucination. Qu'est-ce qui permet alors de reconnaître qu'une image est devenue extérieure ? Comment et est-il possible de savoir que c'est une hallucination ? Sartre tente de réponde et attaque le dispositif de Taine. [...]
[...] Fred crée un décor, une œuvre d'art, il s'éloigne donc du réel. Dès lors, il éloigne l'aspect réel de cette femme, c'est à dire sa réalité charnelle. Le mécanisme de son désir érotique est contrarié par une activité de l'esprit qui crée de l'esthétique et du romanesque. Cependant, ce cadre fixé et idéologique est un ensemble de stéréotypes. Fred ne crée rien mais il plaque ce qu'il croit être l'amour, et la femme sur ce réel. Ex : cliché de l'éblouissement, lieu commun sur l'amour qui rend aveugle. [...]
[...] C'est un refus de tenir compte de la distance, peut-être même une volonté de transcender la présence concrète au profit de cet objet absent. Ainsi, l'imagination est toujours productrice d'irréel chez Sartre car ce que l'imagination veut faire apparaître, ce n'est pas une image mais bien un objet. Parce que l'imagination remplace la présence concrète des choses par un irréel, elle est capable de transformer en irréel quelque chose de concret, elle est capable de transformer en présent quelque chose d'absent. [...]
[...] Je peux avoir du mal à identifier un objet mais pas à le percevoir. Cela devrait interdire la possibilité même d'une hallucination, encore plus d'une hallucination vraie. LEVINAS Emmanuel L'humanisme de Levinas est fondé sur l'éthique, sur l'autre homme : sur la responsabilité (Humanisme de l'autre homme (1973)) plutôt qu'être le berge de l'être, l'homme doit accepter de n'être que le gardien de son frère (genèse). Totalité et infini, essai sur l'extériorité : Le moi se définit dans le regard de l'autre. [...]
[...] Mon monde est ainsi un amas de perceptions insuffisantes, de réductions d'objets à des perceptions jamais totales. La synthèse qu'opère mon esprit sur le monde est une synthèse à partir de réductions, elle est décevante et appelle à une autre forme de rapport aux choses que l'imagination peut peut-être nous donner. Transcendant En Métaphysique : le transcendant est ce qui est au-delà, ce qui dépasse, surpasse, en étant d'un tout autre ordre. Par exemple, l'esprit transcende la matière. Le terme est particulièrement utilisé pour discuter la relation de Dieu au monde. [...]
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