« Passant ma vie avec moi-même, je dois me connaître » : comme Rousseau, nous pensons souvent que la connaissance de soi est une évidence pour chacun de nous. Pourtant, l'introspection se révèle plus problématique qu'on pourrait le penser et, comme le rappelle Bergson, « nous sommes intérieurs à nous-mêmes et notre personnalité est ce que nous devrions le mieux connaître. Point du tout; notre esprit y est comme à l'étranger ». Il semble que le fait d'être conscient de soi-même ne soit pas suffisant pour se connaître.
Conscience de soi ne signifie pas connaissance du moi. L'expérience du « cogito » menée par Descartes me donne la certitude de mon existence en tant que sujet pensant, mais ne me dit rien sur ce « moi » qui pense. Si tous les hommes sont des sujets, ils ont toutefois une identité personnelle et singulière. Le passage du « Je » de la subjectivité, au « Moi » de l'identité personnelle pose au moins trois groupes de problèmes :
Peut-on accéder à une connaissance de soi par soi ? Suis-je un observateur et un juge objectif de moi-même ? Quel est ce « moi » que je cherche à connaître ? Qu'est-ce qui fait l'identité de chacun d'entre nous ? Quel est le rôle d'autrui dans la connaissance de soi ?
[...] Le moi ne possède aucune unité parce qu'il n'est qu'une collection de perceptions différentes qui se succèdent les unes aux autres Une illusion grammaticale cause la croyance en l'existence du moi NIETZSCHE met l'accent sur un préjugé et une illusion à propos de la connaissance du moi. Il dénonce notamment une habitude logique et grammaticale qui fait du moi, une entité unifiée dont nous serions les maîtres et qui serait auteur et responsable de nos actes. Il met en cause l'existence d'un moi et la capacité d'un sujet à accéder à une connaissance de lui-même. JE ne suis pas la cause de toutes les pensées car parfois une pensée vient quand elle veut et non quand je veux lapsus, les rêves, les actes manqués). [...]
[...] Il y aurait selon lui, non pas plusieurs moi, mais différents niveaux du psychisme (du grec, psyché, qui signifie esprit qui serait comme différents étages d'une maison dont le moi n'est pas toujours le maître. Freud fait l'hypothèse de l'existence d'une partie inconsciente de l'esprit qui expliquerait la multiplicité du moi et dont la connaissance donnerait des clés pour ne plus avoir, parfois, le sentiment d'être étranger à nous- mêmes Etymologiquement, le terme d'introspection vient du latin introspectus qui signifie action de regarder à l'intérieur. [...]
[...] ) qu'une hypothèse FREUD (19-20è siècle) reprendra cette idée en affirmant que le moi n'est pas maître dans sa propre maison Transition: Le moi ne s'identifie donc pas au sujet superficiel et unifié de la logique et de la grammaire. Le moi semble multiple et difficile à saisir. Faut-il renoncer à définir le moi sous peine de le réduire à une apparence superficielle trompeuse? II. La composition de l'identité: qu'est-ce qui fait l'identité de chacun d'entre nous? Notre identité personnelle est comme une composition florale, c'est-à-dire qu'elle est multiple et constituée de plusieurs teintes, plusieurs niveaux. L'identité héritée Chaque individu possède une identité dont il hérite et qu'il faudra assumer tout ou partie. [...]
[...] La métaphore du sceau illustre la finalité de toutes pratiques humaines. On dit qu'un sceau laisse une trace dans une matière et permet de reconnaître son propriétaire. C'est donc à la fois une marque d'identité et de propriété. Toutes les créations de l'homme sont comme des sceaux qui lui permettent de laisser une trace de sa présence dans le monde. Ce sont aussi des miroirs dans lesquels il découvre et contemple la manifestation extérieure de ses désirs, de ses propres déterminations Selon ce propre point de vue, les actes sont les seuls révélateurs objectifs de la personnalité d'un homme: il est ce que ses actes font de lui. [...]
[...] On peut considérer qu'autrui est la condition de possibilité de mon bonheur, car il me donne une raison de vivre. Nous vivons toujours sous le regard de quelqu'un, que cette personne soit vivante, imaginaire ou disparue. Transition: Le regard d'autrui est-il un regard objectif qui me permet de mieux me connaître? Autrui me voit-il tel que je suis réellement? LAVELLE (20e siècle) soutient la thèse selon laquelle la connaissance du moi varie selon qu'on porte un regard intérieur ou extérieur, selon qu'on considère les actes visibles ou les potentialités (puissances). [...]
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