Problématique
Est-ce qu'on doit répondre du sens que prennent nos paroles étant donné que ce n'est pas le sens qu'on leur avait donné ? Est-ce que ce sont toujours nos paroles ?
Si nous ne sommes que partiellement les auteurs du sens de « nos paroles », si le sens, comme semble l'indiquer l'usage dans le sujet du verbe « prendre », s'établit indépendamment de la volonté de l'émetteur, de son intention qui préside à la prise de parole, comment pourrions-nous être tenus pour responsables ? Comment aurions-nous à « répondre du sens que prennent nos paroles » s'il est vrai que ce n'est pas le vouloir dire qui est retenu mais que c'est plutôt l'interprétation par autrui qui supplante ce que nous avons voulu dire ? (...)
[...] Avons-nous à répondre du sens que prennent nos paroles ? Introduction Le sujet avons-nous à répondre du sens que prennent nos paroles ? envisage le langage dans son utilisation. En effet, les paroles, qui sont l'appropriation par un individu de la fonction langagière, sont extérieures et nécessitent donc qu'une communication soit établie entre un émetteur et un récepteur. Or, dès lors qu'il y a communication, la question du sens se pose. L'émetteur veut faire passer dans ses paroles un message, une sorte de code que le récepteur doit alors décoder L'émetteur donne un certain sens à ses paroles et attend de celui-ci qu'il soit saisi par son interlocuteur. [...]
[...] Un individu qui ne veut pas répondre du sens de ses paroles est dans le mensonge (il ne croit pas ce qu'il dit). Pas de communication sans pacte. III/ Obstacles à la présomption de toute responsabilité Comme nous ne maîtrisons que partiellement le sens de nos paroles, il serait injuste de nous considérer comme responsables du sens de celles-ci. Le sens de nos paroles nous échappe toujours en partie, il s'établit hors de nous. Pas d'adéquation parfaite entre la pensée et le langage. Le discours est traversé par des forces que nous ne connaissons pas. [...]
[...] Autrui peut méconnaître ce que je dis. Mais faut-il pour autant dépersonnaliser le sujet ? Redéfinition du sujet : - le sujet est passivité (pas de responsabilité absolue : ce que j'ai dit appartient à autrui) - le sujet est activité (intentionnalité, il faut peser ses mots appel à une parole réfléchie. Mais il ne faut pas confondre responsabilité et culpabilité). [...]
[...] **être responsable, éventuellement jugé pour ce que l'on a dit : accepter les effets directs et indirects engendrés à partir de nos paroles. Pb : le sens de nos paroles excède le sens voulu. Les paroles prennent du sens indépendam-ment du sens qu'on leur avait donné. Question de la responsabilité : La responsabilité juridique vient de l'extérieur : elle est imposée à un individu. Est-ce le cas pour le langage ? Paradoxe du péché originel : nous sommes responsables pour qqc que nous n'avons pas fait. [...]
[...] Est-ce que ce sont toujours nos paroles ? Si nous ne sommes que partiellement les auteurs du sens de nos paroles si le sens, comme semble l'indiquer l'usage dans le sujet du verbe prendre s'établit indépendamment de la volonté de l'émetteur, de son intention qui préside à la prise de parole, comment pourrions-nous être tenus pour responsables ? Comment aurions-nous à répondre du sens que prennent nos paroles s'il est vrai que ce n'est pas le vouloir dire qui est retenu mais que c'est plutôt l'interprétation par autrui qui supplante ce que nous avons voulu dire ? [...]
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