La vérité se définit classiquement comme l'adéquation du jugement produit par l'esprit sur les choses avec les choses elles-mêmes. Cette adéquation est d'abord recherchée par un sujet, mais une fois qu'elle est produite et qu'elle est effective, elle revêt le caractère de l'objectivité : elle s'offre à tous, chacun pouvant en apprécier la légitimité.
Elle peut à partir de là prétendre à l'universalité. La science est par excellence le domaine de la recherche et de la formulation de la vérité, domaine prétendant, contre l'obscurantisme, le règne de l'opinion et la relativité de la croyance, détenir l'apanage de la vérité : que cela soit en mathématiques où les démonstrations partent de prémisses nécessaires pour générer des conséquences nécessaires ou en sciences naturelles où l'ensemble des jugements et des lois produites correspondent aux événements et les expliquent, on serait de part en part dans une activité rationnelle qui produit et prouve le vrai par des méthodes et des concepts objectifs, exposés et vérifiables.
[...] Dès lors, il convient de s'interroger sur le rôle de la croyance dans le développement de la recherche de la vérité, surtout en sciences, mais il faut alors plus radicalement s'interroger sur la recherche d'une vérité unique : si la science n'est pas étrangère à la croyance, n'est-ce pas un idéal d'unité et d'univocité qui amène à poser l'existence supposée d'une vérité, et s'agit-il alors de la construire ou de la découvrir ? Que penser finalement de l'idée d'une vérité unique, et comment articuler science et croyance dans sa recherche ? [...]
[...] La recherche de la vérité est-elle une croyance ? La vérité se définit classiquement comme l'adéquation du jugement produit par l'esprit sur les choses avec les choses elles-mêmes. Cette adéquation est d'abord recherchée par un sujet mais une fois qu'elle est produite et qu'elle est effective, elle revêt le caractère de l'objectivité : elle s'offre à tous, chacun pouvant en apprécier la légitimité. Elle peut à partir de là prétendre à l'universalité. La science est par excellence le domaine de la recherche et de la formulation de la vérité, domaine prétendant, contre l'obscurantisme, le règne de l'opinion et la relativité de la croyance, détenir l'apanage de la vérité : que cela soit en mathématiques où les démonstrations partent de prémisses nécessaires pour générer des conséquences nécessaires ou en sciences naturelles où l'ensemble des jugements et des lois produites correspondent aux événements et les expliquent, on serait de part en part dans une activité rationnelle qui produit et prouve le vrai par des méthodes et des concepts objectifs, exposés et vérifiables. [...]
[...] Ce concept très suspect est pour nom le signe de la difficulté à faire le deuil d'une vérité unique et du manque de prise de conscience quant au statut concret de la vérité humaine accessible et possible. [...]
[...] Mais à bien y regarder, la science n'est pas exempte de croyances. En un sens, on tient pour vrai les axiomes dans les démonstrations ; ils n'ont pas le même sens que la croyance commune, qui affirme généralement sans raison et peut souvent être dans l'erreur, mais ils renvoient bien à un mode de croyance. De même, dans les sciences de la nature, les raisonnements peuvent mobiliser la croyance, comme c'est le cas pour l'induction, croyance à vérifier ayant rapport au probable. [...]
[...] - mais il faut aussi envisager le fait que la science soit une croyance vérifiée, croyance, science et vérité allant alors de pair. - les rapports entre vérité et croyance sont bien plus subtils que l'opposition frontale et abstraite traditionnellement avancée. Religion et science, deux concepts du vrai ? Première remise en cause de l'unité et de l'universalité supposées de la vérité - le sujet porte le présupposé d'une vérité unique .or, on a affaire dans le langage courant à deux concepts de vérité : la vérité scientifique et la vérité religieuse, vérité révélée. [...]
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