Nous sommes portés à croire lorsque nous ne sommes pas en mesure de savoir avec précision. Autant dire que la croyance est aussi inévitable que nécessaire tant sont nombreuses nos ignorances. Mais il appartient à la raison de ramener dans des limites acceptables ce qui prend trop souvent le masque de la naïveté ou du préjugé.
[...] La raison élimine-t-elle toute croyance ? L'opposition de la raison et de la croyance reposent sur la conviction que les vérités scientifiques sont radicalement étrangères aux dogmes religieux. L'affaire Galilée, qui vit le savant florentin s'opposer au tribunal de l'Inquisition à propos du mouvement de la Terre, sert souvent d'illustration à cette opposition. On peut cependant se demander si la raison peut tout démontrer et si sa suprématie est sans partage. N'existe-t- il pas en effet des limites à l'explication, à commencer par les principes premiers ou encore les évidences communes sur lesquelles notre pensée ? [...]
[...] II-Le conflit de la raison et de la croyance A. Pourquoi se méfier des croyances ? Nos croyances se présentent selon des modalités très diverses qui peuvent aller du simple souhait à la certitude intime (voire à la mystique religieuse), en passant par toutes les formes de crédulité. Nos pensées correspondent ainsi à des manières diverses et variées d'affirmer l'existence d'un objet. Cependant, la croyance, même lorsqu'elle se transmue en quasi certitude j'y crois dur comme fer ne représente que la condition subjective de la vérité. [...]
[...] Si nous savions toujours pourquoi nous vivons et agissons, nous n'aurions pas besoin de croire et surtout pas au père Noël, mais c'est alors que nous aurions cessé de vivre une vie humaine. Raison et croyance sont attachées à notre condition, c'est leur tension qui nous donne à penser - autant dire qu'elles nous sont toutes deux indispensables. Platon (env. 428-env av. J.-C.) Même s'il n'est pas le premier à revendiquer le titre de philosophe, Platon demeure pour nous associé à la naissance de la philosophie. [...]
[...] Raison et croyance en quête de vérité A. Qu'appelle-t-on raisonner Considérée comme la faculté humaine par excellence, la raison permet aux hommes de s'entendre sur la vérité. Dans ce but, elle a pour tâche de lier nos idées, que celles-ci proviennent de nos sens, de notre imagination ou plus largement de nos désirs. Cette fonction de liaison ou de synthèse s'exprime dans le raisonnement qui laisse apparaître un enchaînement ordonné d'affirmations en vue d'une conclusion valide. Une simple inférence comme celle-ci : les nuages arrivent, il faut se presser de rentrer montre que la raison construit des liens entre des réalités qui n'ont a priori rien à voir : le temps qu'il fait, et l'éloignement du domicile. [...]
[...] La croyance ne serait-elle pas une ignorance qui s'ignore elle-même ? Doit-on toujours opposer la raison et la croyance ? Nous admettons que croire n'est pas savoir pour la raison que très souvent la croyance dérive vers la superstition. Nos croyances viennent ainsi de nos désirs ignorants. De ce que nous aimons les plantes doit-on en conclure, comme nous y invite la parabotanique (variété de ce qu'on appelle les parasciences) qu'elles sont sensibles à la voix humaine ou quelles éprouvent des sentiments ? [...]
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