Il faut montrer que l'identification du sujet du pouvoir n'est pas si aisée qu'il n'y paraît. Si on demande "qui", c'est que les détenteurs du pouvoir ne sont pas immédiatement visibles. Pourtant, la question semble admettre au premier abord une réponse simple, ce sont les gouvernants qui ont le pouvoir. Chaque société est faite de lieux où le pouvoir est censé s'incarner, par exemple les ministères. Il faut dont dire que cette question est méfiante, suspicieuse. Elle semble accuser implicitement ceux qui ont réellement le pouvoir de le dissimuler. Cette méfiance exprime la volonté de connaitre ceux qui décident réellement des formes que prennent nos vies et surtout des qualités que ce pouvoir de décision exige de la part de ceux qui le possèdent (...)
[...] L'un des premiers pouvoirs, qui n'est pas politique et qui concerne chaque individu, est le pouvoir paternel. Bien qu'il puisse être contesté, ce pouvoir trouve toute sa légitimité dans le fait qu'il n'existe que pour suppléer le pouvoir d'un tiers (un enfant) qui n'en a pas encore sur lui- même. Foucault précise, dans Surveiller et punir, que le pouvoir n'est pas un bien, que par conséquent il ne se possède pas. En effet, l'Etat ne fait qu'exercer le pouvoir tandis que l'existence de celui-ci repose sur les gouvernés. [...]
[...] On va essayer de concevoir le pouvoir non plus comme l'exercice d'un seul mais comme l'effet d'un dispositif. Il y a des stratégies qui produisent un assujettissement. Troisième moment : des pouvoirs sans possesseur. Surveiller et punir, Foucault. Il faut dénoncer le préjugé naïf qui consiste à vouloir identifier à tout prix le détenteur du pouvoir. En effet, les pouvoirs les plus efficaces viennent peut-être de structures qui n'appartiennent en propre à personne. La prison correspond à notre société, elle en est l'image un peu déformée. [...]
[...] Qui a le pouvoir? Celui qui sait faire croire à sa compétence. La reconnaissance du pouvoir prend alors la forme de la reconnaissance d'un réputation ou d'une renommée. Conséquence : le pouvoir est à celui qui a l'art de la rhétorique, qui sait convaincre, faire illusion, à l'élève du sophiste. Gorgias : convaincre un malade là où le médecin avait échoué. Le faux savoir devient supérieur au savoir véritable. Le débat politique est un débat de rhétorique. Celui qui a le pouvoir, c'est celui qui peut se distinguer des autres. [...]
[...] Qui a le pouvoir ? Dans le langage courant, on parle d'avoir du pouvoir sur quelque chose ou sur quelqu'un quand on exerce sur lui quelque autorité ou influence. Dans un cadre strictement politique, le terme de "pouvoir" désigne la puissance d'agir qu'exerce un individu ou un groupe d'individus sur le peuple. Si son acquisition a toujours été au centre de la vie politique, la réflexion sur sa possession l'est également en ce qui concerne la philosophie. Si le pouvoir a autant d'importance, c'est parce qu'il concerne non seulement chaque individu mais aussi parce que chacun le convoite. [...]
[...] Il faut éclairer cette dépendance. Le pouvoir ne se maintient pas seul, il suppose un soutien qui le fait être comme pouvoir. Il faut que quelqu'un se soumette au pouvoir pour que quelqu'un exerce un pouvoir. Qui a le pouvoir? Celui à qui on obéit ? Deuxième moment : le pouvoir comme dialectique la relation de pouvoir fait intervenir la volonté. J'ai le pouvoir si je peux imposer ma volonté. Mais je ne peux l'imposer que si ceux-ci consentent à s'y soumettre. [...]
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