Dissertation de Philosophie niveau Lycée sur les raisons qui nous poussent à échanger.
[...] Or, la monnaie introduit une dimension qui bouleverse l'échange traditionnel, comme le montrait déjà Aristote : je risque d'échanger non pour avoir un produit dont j'ai besoin, mais pour accumuler de l'argent. La monnaie devient la finalité de l'échange au lieu d'en être le moyen. J'échange pour avoir un bien ou pour avoir de l'argent ? Cette conception de l'échange sera justement développée par A. Smith à travers l'idée de productivité du travail : Le travail n'a pas pour but simplement de répondre à un besoin, mais d'accumuler du capital. [...]
[...] Je veux consommer pour mon propre intérêt et mon propre besoin mais j'ai besoin pour cela d'échanger avec les autres. Le rapport aux autres est ainsi déterminé non par la loi politique mais par mon intérêt égoïste, même si cela peut amener à une certaine entente avec les autres. Ce n'est pas la même chose d'être un citoyen et d'être un consommateur ou un producteur. Dans la société civile la collectivité est un moyen pour satisfaire mes intérêts individuels et non une fin selon Hegel. [...]
[...] Le don est en fait intéressé (socialité, prestige, domination, séduction, rivalité), mais il est absolument irréductible à l'intérêt marchand : Mauss ruine ainsi l'utilitarisme classique de l'économie politique. Pourquoi le présent reçu est-il obligatoirement rendu ? Parce que la nature du don est d'obliger à terme. Ne pas rendre, c'est perdre la face et le prestige. Il y a un esprit de la chose donnée, une force inhérente et une part de soi dans l'objet. Ces systèmes du don échangé sont des faits sociaux totaux c'est-à-dire qu'ils mettent en branle la totalité de la société et de ses institutions. [...]
[...] La parole, à la différence de la voix des animaux, suppose qu'on vise ensemble une idée du juste et de l'injuste. La morale, propre à l'humanité, suppose l'échange avec autrui (revoir texte d'Aristote l'homme est un animal politique L'échange est le fondement même de la culture : Ainsi, nous montre Claude Levi- Strauss : échange linguistique, mais aussi, à partir de la règle fondamentale de la culture, à savoir l'interdiction de l'inceste, échange matrimonial, et exogamie. C'est à dire que 'échange ne concerne pas que les objets ou les mots, mais aussi les personnes (développer : Claude Levi Strauss : l'échange matrimonial fondement de la culture : interdiction inceste = exogamie. [...]
[...] Par contre, l'échange-don n'entre pas dans les cadres des économies utilitaristes ; où règnent la notion d'intérêt individuel et une mentalité froide et calculatrice Et pourtant, dans nos sociétés, l'invitation et la politesse doivent être rendues, il faut parfois savoir se montrer grand seigneur (étrennes, festins, noces), la charité est encore blessante pour celui qui l'accepte, et des principes de droit relèvent de l'esprit du don (assurances sociales, etc.). Pour Mauss, la morale du don est éternelle et universelle, et les sociétés marchandes ne doivent pas trop l'oublier . II. L'échange économique : quel principe, quelles finalités ? 1. L'échange de biens : est-il toujours fait par intérêt ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture