Analyse croisée des trois grandes philosophies politiques du contrat : Hobbes, Locke et Rousseau. A travers l'étude d'un texte de Hobbes portant sur l'origine, la fonction et les modalités du contrat, réflexion sur la légitimité de l'Etat suivie d'une mise en perspective de la solution de Hobbes à travers l'analyse des propositions lockienne et rousseauïste.
[...] Certes, il bafoue la liberté de culte, qui est un droit de l'homme mais le contrat originaire ne lui commande pas de la respecter. L'Etat peut agir de même à l'égard de la presse, des arts, etc. Il se mêlera de tout ce qui est susceptible de représenter une menace pour la paix et la sécurité publique, sans autre considération que celle de l'efficacité. L'Etat établit donc la paix sociale mais comme il n'a de compte à rendre à personne (il est hors contrat), il peut le faire au détriment de la liberté des individus et de leurs droits naturels. [...]
[...] Ils espèrent retrouver, au sein de la société, une liberté réelle, non plus naturelle, mais civile. D'où cette question : comment penser le contrat social originel pour qu'il assure en même temps la liberté de chacun et la protection de la vie et des biens de chacun (la sécurité). La réponse se trouve dans les termes du contrat : chaque associé doit aliéner la totalité de ses droits naturels à la communauté (et non plus à un tiers hors contrat comme chez Hobbes) ; et chacun est reçu comme membre de la communauté à laquelle il a cédé ses droits. [...]
[...] Il faut encore que celui-ci garantisse les libertés fondamentales de la personne. Problème : comment y parvenir, admis que pour parvenir à la paix et à la sécurité publique il faut limiter les libertés individuelles ? Rappel - Le contrat d'association de Hobbes consistait à demander à chacun de se défaire de son droit de se gouverner soi-même et de sa force, pour les remettre à l'Etat qui, en échange, devait simplement assurer la sécurité de chacun. Par conséquent l'Etat est alors tout puissant et peut passer outre les droits de la personne si c'est pour assurer la sécurité de la collectivité. [...]
[...] Celui-ci acquiert donc le droit de gouverner les individus contractants. Mais il est lui-même hors contrat. Par conséquent, il n'est engagé à rien. Il a uniquement pour fonction d'assurer la sécurité publique, celle des biens et des personnes, au moyen de la loi, qui détermine les droits et devoirs de chacun à l'intérieur de la société dont il a la charge. Il apparaît certes légitime puisqu'il est crée par les individus eux-mêmes et est investi d'une mission d'intérêt général : assurer la sécurité. [...]
[...] Autrement dit, chacun est à la fois citoyen et sujet de la communauté, à la fois celui qui ordonne et celui qui obéit. Remarque Le souverain, celui qui détient le pouvoir, n'est donc plus extérieur à la société ; il est la société ou la communauté elle-même. Et il n'est plus hors contrat, mais l'une des parties contractantes, donc il a des engagements à respecter. Deux dédoublement s'opèrent : 1. Homme naturel / Citoyen 2. Citoyen / Sujet Ainsi, tout comme on peut dire que chacun contracte avec lui-même, on peut dire que chacun n'obéit qu'à lui-même : c'est la définition de la liberté civile comme autonomie : les hommes-citoyens se donnent à eux-mêmes la loi des actions qu'ils mènent en tant que sujet ou membres de la communauté. [...]
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