C'est une philosophie qui a émergé il y a une vingtaine d'année. La problématique du multiculturalisme est la suivante: on peut tout d'abord le voir comme le constat de l'hétérogénéité culturelle de nos sociétés, avec 189 Etats indépendants, mais plus de 5000 groupes linguistiques ou ethniques repérés. Il y a extrêmement peu de pays dans le monde où l'on ne trouve pas de diversité culturelle. Toutes les sociétés sont traversées par cette problématique de la diversité: il n'y a pas (ou très peu) d'Etat monoculturel. On a pourtant l'impression d'une réduction de cette diversité: c'est un peu le constat français à l'heure actuelle.
Pourtant, on assiste parallèlement, avec la question de l'immigration, à des problèmes conceptuels certains. On cherche un multiculturalisme, mais on le rejette. On voit clairement l'échec des politiques d'assimilations. Est-ce que intégration veut dire que les populations qui viennent d'ailleurs doivent laisser à la frontière leur culture ?
[...] Quelle est la cité idéale ? Une société civilisée est-elle forcément marquée par une homogénéité culturelle ? Cela renvoie à la notion de démocratie, et à celle de la citoyenneté. Qu'est-ce qu'un citoyen ? C'est un individu, c'est-à-dire un participant individuel à la vie de la cité. Cette conception a tendance à gommer toutes les appartenances culturelles que l'individu peut avoir. Le sujet culturel est dissocié du sujet citoyen, cette approche ne prend pas en compte la diversité culturelle de nos sociétés. [...]
[...] - Les cas complexes (l'UE, la France ) la France est à la fois le modèle idéal de l'Etat-nation, mais la France a été marquée par l'immigration. C'est assez contradictoire : il y a difficulté d'ajuster deux logiques. Cela s'est fait par la politique d'assimilation Avec plus ou moins de succès. Le problème du Canada : c'est surtout le problème du Québec : faut-il aboutir à la séparation des deux entités ? A priori non puisque cela a été refusé. [...]
[...] Le problème est que les Etat-nation cherchent à consolider la primauté d'un groupe particulier, ou à homogénéiser une société. Michael Walzer : Traité sur la tolérance Il enseigne à Harvard et se définit comme un libéral communautariste Il construit sa pensée sur quatre postulats : - La tolérance est une des tâches que les citoyens doivent s'assigner en démocratie. - Tout régime de tolérance démocratique doit à la fois reconnaître la singularité de chaque culture et l'unité d'un certain nombre de croyances politiques communes : le multiculturalisme ne peut être sans valeurs transcendantes. [...]
[...] La Crise de l'identité américaine, du melting pot au multiculturalisme Le principe du melting pot est né en 1908 dans une pièce d'Israël Zangwill[4]. Il est romancier, juif d'origine modeste d'Europe centrale, ayant vécu sa jeunesse à Londres et à East End à New York, dans un quartier yiddishophone. Il raconte l'Histoire d'un jeune homme, David, ayant survécu aux pogroms, qui épouse une orthodoxe d'Europe Centrale. De cette union naît un nouvel Américain, qui représente en lui-même le melting pot. [...]
[...] Face à des communautés revendiquant la seule vérité, on ne peut accepter l'isolationnisme culturel Il y a trois axes de réflexions chez Taylor : - Le fondement absolu du multiculturalisme est le principe d'égalité de toutes les cultures : il n'y a pas de hiérarchie culturelle. Le contraire serait la quintessence de l'arrogance et le refus du principe d'égalité. Il ne peut y avoir de multiculturalisme authentique sans ce postulat d'égalité des cultures. Toutes les cultures doivent se reconnaître les unes les autres. Il n'y a pas de multiculturalisme sans tolérance mutuelle. - Le multiculturalisme implique-t-il une reconnaissance de la part du domaine public ? [...]
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