Philosophie au moyen-âge, héritage de l'antiquité, Aristote, Hannah Arendt, Heidegger, Jaspers, pensée philosophique, crise sociale, politique, Grèce, société, Pierre Clastres, écriture consonantique hébraïque, Platon, logos mythologique, praxis
Il n'est pas possible de comprendre les questions fondamentales qui structurent la philosophie médiévale sans saisir de quelle façon cette dernière prend en charge un double héritage, celui de la philosophie grecque et celui du judéo-christianisme. Dans ce premier point, nous allons tenter de ressaisir schématiquement certaines des dimensions essentielles de la naissance de la philosophie en Grèce. Car si l'homme est un être pensant, il n'a pas toujours été philosophe.
[...] Au niveau du produire, nous ne sommes pas en même temps celui qui est en train de construire et celui qui a déjà construit. On peut tout à coup décider de construire une maison. Mais on ne décide pas de construire une maison comme on se consacre à la politique, par exemple, sauf si l'activité politique devient une activité instrumentale aux fins de posséder un bien extérieur à l'activité politique elle-même. Il n'y a pas de recettes pour agir dans la praxis, comme il y en a dans la poiesis. [...]
[...] C'est par sa nature de pouvoir royal que le pouvoir est juste. Ce qui est juste est ce qui est dit par la personne investie de l'autorité. On comprend dès lors que cette autorité doive être sans cesse légitimée par des récits mythologiques fondant ce type de rapport de l'autorité à la société. La situation se transforme avec la société de type démocratique. C'est la loi qui est maintenant au cœur de la réalité politique. La question est dès lors de savoir ce qui fonde une bonne loi. [...]
[...] On peut en sens inverse vivre l'acte médical un acte qui a un sens en lui-même, comme l'expression d'une rencontre entre deux êtres humains. Cette attitude se situe davantage au niveau de la praxis. Le risque serait d'oublier qu'on vient voir le médecin quand on est malade, pour guérir, tout comme le risque inverse serait de faire de l'homme malade un individu simplement déficitaire (à qui il manque quelque chose, comme un écrou manque au montage) alors qu'il vient parler avec toute son humanité qui demande à être entendue. [...]
[...] La philosophie est née à un moment donné dans l'histoire. Elle est une façon spécifique de conduire son pouvoir de penser. Que s'est-il donc passé en Grèce au moment où naît la philosophie ? Nous n'allons pas ici poser cette question à la façon si passionnante et fondamentale dont les historiens de l'Antiquité le font. Nous nous contenterons de faire écho à la façon même dont les philosophes de l'époque ont tenté d'expliciter leur nouvelle façon de penser. I. La crise du sens et l'exigence de vérité La pensée philosophique arrive dans une situation de crise sociale et politique fondamentale et dans une remise en question radicale de la façon dont le pouvoir était jusqu'alors attribué et légitimé. [...]
[...] Ces sociétés étatiques sont déjà plus mobiles que les sociétés non étatiques. La philosophie intervient quant à elle au moment où ce principe de cohérence de la société est remis en question. Quelle crise la société grecque est-elle en train de vivre ? Le pouvoir royal autrefois dominant fait place maintenant à des sociétés basées sur la loi et sur l'établissement « démocratique » de cette loi. Ce changement de situation provoque une crise radicale du mode de légitimation du pouvoir. Le roi était considéré comme le représentant de la société. [...]
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