Tout ce qui prend la forme d'un impératif est il un devoir moral ? Selon Kant, il y a des devoirs relatifs, qui ne valent que comme simples moyens d'atteindre un but extérieur à ce que l'on s'impose; et il y a des devoirs absolus, proprement moraux, dont le principe prend la forme d'une toi universelle et qui définissent des actions dont la valeur réside en elles mêmes, non dans un but extérieur. Les impératifs sont les règles, ou commandements, en fonction desquels nous choisissons d'agir. Certains sont "hypothétiques", c'est à dire, qu'ils sont suspendus à un objectif déterminé ("si tu veux obtenir ceci, alors fait cela"). Mais l'impératif moral ne saurait être subordonné à aucun objectif, quel qu'il puisse être, pas même le bonheur ou le bien (...)
[...] de R. Waltz, Paris, Éd. Robert Laffont, coll. Bouquins pp. 317-318. II Une éthique du bonheur : les épucuriens. L'éthique est le couronnement de l'édifice épicurien. L'épicurisme est tout le contraire d'une école de débauche, même si, dès l'Antiquité, certains cherchaient déjà à cacher leurs vices sous le manteau de la philosophie, comme le note Sénèque. Épicure propose une sagesse dont le critère est le plaisir, mais dont le souci se nourrit de crainte. D'où le quadruple remède (tétraphonique). [...]
[...] Mais la plus grande douceur est d'occuper les hauts lieux fortifiés par la pensée des sages, ces régions sereines d'où s'aperçoit au loin le reste des hommes, qui errent çà et là en cherchant au hasard le chemin de la vie, qui luttent de génie ou se disputent la gloire de la naissance, qui s'épuisent en efforts de jour et de nuit pour s'élever au faîte des richesses ou s'emparer du pouvoir misérables esprits des hommes, ô cœurs aveugles ! Dans quelles ténèbres, parmi quels dangers, se consume ce peu d'instants qu'est la vie ! Comment ne pas entendre le cri de la nature, qui ne réclame rien d'autre qu'un corps exempt de douleur, un esprit heureux, libre d'inquiétude et de crainte ? LUCRECE, De la nature, trad. [...]
[...] Alors, ne veux-tu pas faire la besogne de l'homme ? Ne vas-tu pas te presser d'agir conformément à ta nature ? - Mais il faut aussi prendre du repos. - je le dis aussi ; mais la nature a fixé sa mesure, comme elle a fixé celle du manger et du boire ; pourtant, tu dépasses cette mesure, tu vas au-delà de ce qui suffit ; tandis qu'en agissant, il n'en est plus ainsi, mais tu restes en deçà du possible. [...]
[...] La grande affaire est de mettre un terme au travail forcé; s'inquiéter de ce que coûtera le travail libre ne doit venir qu'après. Victor SCHŒLCHER, Esclavage et Colonisation (1840), PUF p Ethique et politique Le devoir sacré : totalitaire et morbide. La révolte n'est pas toujours bonne conseillère. Antigone vient d'être surprise en train de transgresser l'interdit posé par Créon d'enterrer son frère Polynice. CRÉON. - Et toi, toi qui restes là, tête basse, avoues-tu ou nies-tu le fait? ANTIGONE. -Je l'avoue et n'ai garde, certes, de le nier. CRÉON (au Garde). - Va donc où tu voudras, libéré d'une lourde charge. [...]
[...] [ Lucrèce, De la Nature, Livre III, v. 1069-1100, trad. H. Clouard, GF, p. 113-114. Le quadruple remède (tétraphonique) Les quatre premières Maximes maîtresses exposent ce que l'école épicurienne appelle le tétrapharmakon ou quadruple remède. Ces quatre préceptes visent à délivrer l'humanité de la crainte des dieux de la peur de la mort, du chagrin et de la douleur. Elles montrent que la philosophie épicurienne, loin de se réduire à une recherche du plaisir, même sage, répond, comme l'a souligné V. [...]
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