Ferdinand de Saussure (19ème siècle) distingue dans le langage la langue et la parole. Il appelle ''langue'' le ''trésor des images verbales'', c'est-à-dire l'ensemble des mots que parlent les individus d'un même groupe linguistique. Ce trésor est ''déposé par la pratique de la parole'', c'est-à dire par l'activité des sujets parlants. Pourtant aucun sujet parlant ne possède, ni même ne peut posséder, la totalité de ce trésor qu'est la langue. ''La langue n'est complète que dans la masse''. La distinction entre langue et parole et donc aussi la distinction entre le social et l'individuel (...)
[...] Celui qui parle mal pense mal. Mais celui qui pense mal obéit bien parce que chez lui le défaut de signes peut-être remplacé par des signaux. Dire de la langue qu'elle est le lieu même de la pensée, c'est aussi dire qu'il n'y a pas de pensée absolument universelle qui serait elle-même totalement indépendante de la langue. En effet, l'idée d'une langue universelle que l'on trouve dans toute la tradition métaphysique et scientifique n'est possible qu'à partir du postulat préalable (de la condition nécessaire) de la transcendance de la pensée. [...]
[...] Or, il n'y a pas d'humanité pré-linguistique parce que tant qu'il n'y a pas de langage, il n'y a pas d'humanité. Le langage n'est pas un outil qui viendrait à l'homme mais le langage est, sinon l'essence, en tout cas un accident essentiel de l'humanité. Si on pense l'origine non pas comme origine historique mais comme essence, comme origine essentielle, alors on doit en effet reconnaître dans le langage l'origine de l'humanité Langage humain et communication animale : On entend souventparler de ''langage animal'', c'est-à-dire d'un système de communication entre individus d'une même espèce animale, système de communication par rapport auquel le langage humain serait une évolution dans le sens de la complexité. [...]
[...] De même qu'une image visuelle est la représentation psychique d'une vision en l'absence de cette vision, de même l'image acoustique est la représentation psychique du son indépendamment de la réalité présente de ce son. Je peux en effet me représenter silencieusement dans moi-même le déroulement d'une mélodie, je peux énoncer en moi-même les phrases sans pour autant émettre de sons. Ces représentations psychiques du son sont donc autant d'images acoustiques. Une fois définie l'image acoustique, on peut analyser la relation entre le son, l'image acoustique, et ce que Saussure appelle concept'', c'est-à-dire l'idée. Cette relation apparaît clairement dans la parole. LE CIRCUIT DE LA PAROLE . concept concept image image . [...]
[...] Mais la parole elle-même n'est que l'usage que l'individu fait de la langue. On peut donc dire que ce n'est pas le sujet parlant qui fait la langue, mais que c'est, au contraire, la langue qui fait du sujet un sujet parlant (peut-être même qui fait du sujet un sujet tout court). Saussure voit dans la langue la part essentielle du langage. On peut étudier la langue du point de vue de son évolution, c'est-à-dire en considérant comment les signes linguistiques se sont constitués, sont apparus, ont changé de signification Ce type d'étude est appelée ''étude diachronique'' (du grec dia-chronos : à travers le temps). [...]
[...] Cette étude est appelée ''étude synchronique'' (du grec syn-chronos : dans un même temps). Elle considère la langue comme une structure organisant des rapports entre des élèments. Dans cette structure, Saussure voit un système clos, c'est-à-dire une structure où chaque élèment n'est rien en lui-même, mais seulement que ce que lui conferre sa place dans la structure La langue comme système de signes : Le signe : *La conception classique du signe : On entend dire couramment que le signe linguistique a pour fonction d'exprimer une idée, de sorte que la langue comme ensemble de signes serait le moyen d'expression pour la pensée. [...]
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