Le doute

Résumé du document

Etat de l'esprit qui suspend son jugement ou diffère une décision, soit parce qu'il ne peut y répondre ou parce qu'il décide de ne pas y répondre dans l'immédiat (...)

Extraits

[...] Il existe deux formes de doute : le doute sceptique et le doute méthodique. Le doute sceptique : Appliquer ce type de doute signifie suspendre radicalement et définitivement son jugement ; premièrement énoncé par Pyrrhon d'Elis, ce doute est dit pyrrhonien. Il s'agit de la reconnaissance de l'impossibilité de distinguer le vrai du faux, ce qui rend ce doute radical car il n'admet aucune demi-mesure dans la vérité. Théoriquement irréfutable, il est impraticable en réalité, d'où une nouvelle approche de ce type de doute par le philosophe Hume, qui introduit la notion de doute modéré en philosophie. [...]

[...] Le défaut de ce type de doute est que l'on peut se trouver confronté à l'absurde de son doute et aux arguments qui s'y ramènent, supprimant toute certitude ; dans cette méthode demeure toutefois le risque d'isoler l'esprit dans une sorte de solitude métaphysique, doutant de tout et n'aboutissant à aucune conclusion. Le doute méthodique : Tout d'abord attitude chrétienne introduite par Saint Augustin, il deviendra ensuite le point de départ de la philosophie de Descartes. En effet, il s'agit de faire table rase de toutes les opinions que nous avons reçues jusqu'ici comme étant vraies en vue de trouver celles qui leur résisteront. [...]

[...] Cette méthode est subordonnée à une intention de vérité et ce doute n'est que provisoire, par opposition au doute sceptique, et permet ainsi d'échapper à un nihilisme intégral. Ce doute cartésien présente quatre caractéristiques majeures : il est radical : n'admet aucune demi-mesure et s'attaque aux fondements des opinions il est méthodique, commençant par douter des sens pour ensuite remettre en causes les vérités de l'entendement il est rationnel, motivé par des raisons de douter il est volontariste : la pure décision de douter d'emblée le rend hyperbolique (on peut alors douter à l'infini) Le doute méthodique s'oppose au doute de Hume car il propose ici un doute vécu comme une expérience intellectuelle. [...]