Cours de Philosophie (niveau Terminale et supérieur) sur la démonstration et l'interprétation. Quelle est la nature de la vérité à laquelle on accède dans le raisonnement démonstratif ? Dans quelles mesures la démonstration intervient-elle dans la connaissance des phénomènes de la nature ? Quelles sont les limites de la démarche démonstrative ?
[...] Elles n'expliquent pas, parce que leur objet d'étude est plutôt intérieur : elles veulent saisir l'homme en ce qu'il a d'intérieur et le comprendre dans ses rapports avec la société et avec le monde. Or les sciences de la nature ont un objet d'étude qui est extérieur à l'homme. Qui plus est, cet objet d'étude se prête à des concepts mathématiquement maniables. Il semble qu'a priori, on ne peut pas appliquer la méthode de démonstration à l'étude des phénomènes humains. La méthode en vigueur dans ces sciences est la méthode d'interprétation. [...]
[...] Si la démonstration sert à expliquer et à prouver, l'interprétation permet de comprendre. Dilthey écrit à ce propos : Nous appelons compréhension le processus par lequel nous connaissons un intérieur à l'aide de signes perçus de l'extérieur par nos sens, le processus par lequel nous comprenons quelque chose de psychique à l'aide de signes sensibles qui en sont la manifestation (Dilthey, Le monde de l'esprit). La science ou l'art de l'interprétation est appelée l'herméneutique. Dilthey (XIXe), Heidegger Gadamer (XXe) ou encore Paul Ricœur sont les philosophes qui ont incarné le discours philosophique sur l'interprétation. [...]
[...] Avant de s'appliquer au réel, la démonstration relève du domaine de la raison. C'est tout le sens de la définition de Jean Cavaillès : Il n'est qu'une façon de s'imposer par une autorité qui n'emprunte rien au dehors, il n'est qu'un mode d'affirmation inconditionnel, la démonstration. La Structure de la science, non seulement est démonstration, mais se confond avec la démonstration. En elle se retrouvent bien les traits essentiels : unité, progression nécessaire et indéfinie, enfin fermeture sur soi (Cavaillès, Sur la logique et la théorie de la science, p. [...]
[...] Cependant, dans les sciences de la nature, la nécessité de la conclusion n'acquiert de crédibilité qu'après l'expérimentation. III. Critique de la méthode démonstrative 1. Le problème du fondement de la démonstration : critique de Platon et de Husserl Platon observe que les mathématiques n'ont pas de fondement solide : Elles laissent intactes les hypothèses dont elles se servent, faute d'en donner raison (Platon, République, Livre VII). La démonstration n'est pas capable de démontrer ses principes de départ que sont les axiomes et postulats. [...]
[...] Si la démonstration est soumise à des principes mathématiques stricts, en revanche, l'interprétation est le fait d'un sujet qui a une histoire, une éducation et une vision du monde, propres à lui. Ces facteurs influent sur le travail d'interprétation. Bon gré, mal gré, l'interprétation va donc dépendre des personnes qui interprètent. Dans le domaine de la psychanalyse, par exemple, il est difficile d'avoir une signification universelle du rêve. Certes, il existe des significations précises de certaines images récurrentes dans les rêves. Mais, c'est très souvent que l'interprétation d'un rêve varie d'un spécialiste à un autre. [...]
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