Philosophie critique : le fonctionnement de la connaissance

Thèmes abordés

Philosophie critique, fonctionnement de la connaissance, Emmanuel Kant, entendement, illusion, métaphysique, logique transcendantale, connaissance humaine, représentation d'un objet, objectivité, théorie de la perception

Résumé du document

Kant fait d'abord une distinction qui est, à ses yeux, essentielle entre raison et entendement. L'entendement est la faculté d'organiser les phénomènes reçus par la sensibilité. L'entendement possède un pouvoir très puissant d'organisation des phénomènes. Il produit les jugements de la science. Je connais, non quand je constate que j'ai vu mille fois l'eau bouillir à 100 degrés, mais quand je juge : "Toutes les fois où l'eau est à 100 degrés dans tel type de situation, elle entre nécessairement en ébullition". Le lien nécessaire que je fais entre une certaine température de l'eau et le fait qu'elle se met à bouillir, ce lien ne m'est pas donné dans les impressions sensibles.

Extraits

[...] La façon dont se sont organisées les représentations ne peut recevoir l'application de la catégorie de la substance. Un flash perceptif n'est pas une perception de quelque chose, mais une hallucination. Notre entendement est construit de façon telle que nos représentations ne sont rapportables légitimement à une réalité que si elles se laissent unifier en fonction d'une instance de conscience qui détient en elle les règles d'objectivation des représentations. L'esprit humain, nous l'avons vu, n'a pas accès directement aux choses telles qu'elles sont en elles-mêmes (chose en soi). [...]

[...] La raison philosophique ne peut donc faire qu'une chose, faire une philosophie qui cherche les conditions de possibilité de la connaissance humaine. Par conséquent, les concepts purs que la raison se forge de la totalité dans la synthèse des conditions sont nécessaires, au moins comme problèmes, pour faire progresser l'unité de l'entendement, dans la mesure du possible, jusqu'à l'inconditionné, et c'est dans la nature de la raison humaine qu'ils trouvent leur fondation. II. Les différentes synthèses La connaissance est définie par Kant comme une synthèse d'impressions reçues qui est rapportée à une réalité correspondante. [...]

[...] Toute la question est donc de comprendre comment une pure loi comme celle de la loi de la causalité, qui est a priori dans l'entendement, peut être reconnue dans des représentations sensibles, comment autrement dit l'imagination empirique va pouvoir organiser ses représentations de façon telle que l'entendement puisse reconnaître que leur organisation obéit à ses règles de jugement. Kant va montrer que l'imagination dispose pour organiser ses représentations d'une sorte de fichier de conversion qui lui permet de faire reconnaître dans ce qui n'est que représentation sensible des règles qui n'ont rien de sensible. La pierre tombe et brise le verre. Ce phénomène se répète. La perception s'active et s'accompagne explicitement d'un « Je perçois ». Je perçois quoi ? Je perçois que la pierre est tombée et que le verre s'est brisé. [...]

[...] Cela veut dire très concrètement que le sujet ne va plus simplement constater que A est suivi de B. Le sujet a déjà d'ailleurs à ce moment la présence d'une structure de causalité dans sa perception. En tant que sujet scientifique, le sujet vérifie cette perception en jouant sur les variables. Je vais par exemple changer A par A ». La pierre est tombée et le verre s'est brisé. Je change la variable. Je fais tomber un livre sur le verre. [...]

[...] Elle a par contre comme possibilité et comme tâche de réfléchir sur le fonctionnement et les principes de la connaissance. Dans la première partie de notre logique transcendantale, nous avons défini l'entendement le pouvoir des règles, nous distinguerons ici la raison de l'entendement, en la nommant le pouvoir des principes [ . ] Si nous disons de l'entendement qu'il est le pouvoir de ramener les phénomènes à l'unité au moyen de règles, il faut dire de la raison qu'elle est la faculté de ramener à l'unité les règles de l'entendement au moyen de principes. [...]