Philosophie critique, entendement, raison philosophique kantienne, Emmanuel Kant, substance, jugement, facultés, Hannah Arendt, expérience humaine, pensée
La raison philosophique kantienne ne se prend pas pour un entendement. Elle ne disserte pas sur Dieu. Elle n'utilise pas les catégories de l'entendement (par exemple, la catégorie de substance) pour prétendre connaître des choses qui ne sont pas données à l'expérience, précisément parce que ces catégories n'ont comme fonction que de permettre à l'entendement d'unifier des représentations sensibles en produisant un jugement.
[...] Tout le problème réside alors dans la raison elle-même. Car il faut que la raison se limite elle-même pour pouvoir exercer sa fonction. Il faut autrement dit qu'elle se tourne vers l'expérience et réfléchisse sur les conditions qui rendent l'expérience finie possible au lieu de s'abandonner au vertige de ses propres productions intellectuelles. Penser, ce n'est pas construire des mondes imaginaires pour les imposer au monde, penser, c'est réfléchir sur les conditions d'une expérience humaine. L'activité de la raison doit donc à ce niveau, malgré sa tendance à ne valoir que pour elle-même, ne se définir que par rapport à quelque chose d'autre qu'elle-même, à savoir cette expérience finie dont elle réfléchit les conditions de possibilité. [...]
[...] Kant refuse de ne faire qu'une critique moqueuse de la métaphysique. Il refuse de penser que le fait de nommer le fantôme le fait disparaître. Le fantôme est beaucoup plus tenace que cela. Il faut au contraire comprendre pourquoi cette illusion est générée et même pourquoi elle est nécessairement générée. On ne peut pas simplement dire que l'illusion est purement négative. Mais on ne peut pas dire non plus qu'elle est positive. Le sujet ne peut pas s'enfoncer dans cette illusion, mais elle doit d'une certaine manière être là, à sa juste place. [...]
[...] La raison philosophique elle-même ne fonctionne correctement que si elle ne se donne comme objet d'investigation que l'expérience possible en général. Cette thèse de Kant est absolument essentielle. Elle a influencé un grand nombre de philosophes. La raison philosophique chez Kant n'a de sens que d'être au service de l'expérience possible. C'est pourquoi un monde où il n'y aurait plus l'activité de pensée est un monde où la connaissance risquerait de s'enfermer sur elle- même en croyant être un absolu et en oubliant qu'il faut bien encore qu'un sujet empirique soit là pour qu'une connaissance soit possible. [...]
[...] Philosophie critique De l'entendement à la raison I. La raison philosophique kantienne La raison philosophique kantienne ne se prend pas pour un entendement. Elle ne disserte pas sur Dieu. Elle n'utilise pas les catégories de l'entendement (par exemple, la catégorie de substance) pour prétendre connaître des choses qui ne sont pas données à l'expérience, précisément parce que ces catégories n'ont comme fonction que de permettre à l'entendement d'unifier des représentations sensibles en produisant un jugement. L'usage des catégories n'est légitime que par rapport à des représentations sensibles. [...]
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