Cours de philosophie reprenant tout le programme de l'année de terminale.
[...] Galilée donnait aussi la raison de l'impossibilité de l'observation directe du mouvement de la terre. Autre conséquence de ce renversement de perspective, tout à fait troublante pour le coup : si j'observe depuis la rive un navire en mouvement (sur la rivière ou sur mer), je ne vais pas voir les mêmes choses que les gens qui sont dans le navire. Un corps lancé en l'air depuis le pont du navire retombe (à peu de choses près, et si on fait abstraction du vent) au pied de celui qui l'a lancé, mais la parabole observée (et susceptible d'être décrite rigoureusement) par les gens qui sont dans le navire ne sera pas la même que celle que j'observe et décris depuis la rive; eux ne prennent pas en compte le déplacement du bateau, mais moi je suis obligé de prendre en compte ce déplacement : pour moi le corps ne retombe pas à endroit que delà où il a été lancé si je prends comme référentiel le plan d'eau sur lequel se déplace le navire, alors que pour les gens du navire qui prennent pour référentiel le navire, il retombe au même endroit que delà où il a été lancé. [...]
[...] Et si un corps donne le sentiment de s'élever c'est qu'il est empêché de tomber, ou du moins que la notion de poids est purement relative (la glace flotte parce qu'elle est moins dense que l'eau à l'état liquide), mais tous les corps tombent, et une observation fine montre qu'en réalité des corps de poids différents mais de forme semblable tombent quasiment à la même vitesse (selon la même accélération) . De même il n'y a pas de corps qui “veuille“ rester au repos, sous prétexte qu'il s'agirait là de son état naturel. [...]
[...] Galilée jette les fondements de la physique moderne. Il permet de comprendre le mécanisme de sa constitution, de bien dégager le rôle de l'hypothèse, de l'expérience, et la possibilité de la mathématisation de l'expérience. Il permet de comprendre rétrospectivement pourquoi Platon et Aristote, l'un en négligeant trop l'expérience, l'autre en ne se dégageant pas suffisamment de l'expérience, n'ont pas réussi à constituer une science authentique de la nature, alors même que l'esprit scientifique était né à leur époque et qu'ils en définissaient bien la nature. [...]
[...] En effet de nombreux témoignages de l'expérience allaient à l'encontre de la théorie de Copernic. Si la terre était en mouvement autour du soleil, on devrait avoir des témoignages de l'expérience attestant de ce mouvement : déplacements de l'air, vents allant dans une seule direction, trajectoire de la chute des corps jetés en l'air déviant par rapport au lieu initial de départ, etc. Rien dans l'expérience de ce qui se déroule sur terre, ou dans les airs au-dessus de la terre, ne venait confirmer la théorie de Copernic. [...]
[...] C'est dans ce contexte qu'il faut situer les découvertes de Copernic, de Galilée, mais aussi plus tard, de la biologie moderne. Les transformations de la vision du monde apportées par Copernic et Galilée sont en partie une revanche de Platon sur Aristote. C'est pour des raisons mathématiques qu'il était plus simple de placer le soleil au centre du monde et de calculer ainsi la révolution des planètes - puisque leur double révolution (leur révolution autour du soleil et leur révolution apparente autour de la terre) avait amené les astronomes de l'antiquité, et en particulier Ptolémée, à de très savants stratagèmes géométriques et à des calculs très compliqués pour que leur modèle mathématique rende compte des observations et soit prévisionnel - ce que Ptolémée avait réussi de façon remarquable. [...]
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