Dissertation de Philosophie sur la conscience de soi.
[...] Au contraire, nous qui disposons d'une conscience, ne sommes nous pas toujours autre chose que ce que nous sommes ? C'est ce qu'a essayé de montrer Sartre, en distinguant entre les êtres en soi (les objets qui ont une essence et ne la choisissent pas) et les êtres pour soi (les hommes qui ont une conscience, qui ne sont rien de prédéterminé, et qu'ils peuvent choisir ce qu'ils seront). Pour Sartre, ce qui fait l'essence de l'homme, c'est qu'il n'a pas d'essence. [...]
[...] Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? Cette question nous fait nous interroger sur notre essence, sur ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes et pas autre chose. Se demander si je suis ce que j'ai conscience d'être, c'est se demander si mon essence m'est livrée par la conscience que j'ai de moi-même. La conscience peut-être entendue en deux sens. Elle est tout d'abord le rapport que j'entretiens avec mes pensées : ce rapport me donne des informations sur ma personnalité, mon caractère, et me fournit ainsi une connaissance psychologique de moi-même. [...]
[...] Mon essence ne m'est pas toujours livrée par ma conscience. Pour autant, dire de moi-même que je suis telle ou telle chose, de manière immédiate par la conscience, ou de manière dérivée après une psychanalyse, n'est-ce pas me tromper sur mon statut d'homme ? Ce qui peut- être réduit à être quelque chose, ce sont en effet les objets : une table est une table, bien qu'elle n'en ait pas conscience. Un objet n'a pas le choix d'être ce qu'il est. [...]
[...] Il y aurait donc parfois un décalage entre ce que je suis et ce que j'ai conscience d'être. Mais peut-être est-il faux de me réduire à une essence quelconque : ce que ma conscience m'apprend et me permet, n'est-ce pas surtout que je ne suis rien, mais que je peux devenir quelque chose ? On définit souvent une personne par son caractère, sa personnalité. Si on me demande ce que je suis, comme dans un test de personnalité, je répondrai que je suis gentil ou méchant, paresseux ou travailleur Mais comment puis-je le savoir ? [...]
[...] Qu'est ce qui peut expliquer ce décalage ? On peut tout d'abord soutenir, comme le fait Aristote, que notre conscience n'est pas un accès transparent à notre être, au travers du prisme déformant des sentiments divers que nous éprouvons envers nous-mêmes. Cette erreur ne nous est pas facilement perceptible car nous voulons être à la fois le sujet qui connaît et l'objet qui est connu. Nous ne pouvons donc pas considérer notre être avec objectivité : nous sommes toujours abusés par notre subjectivité, qui nous fait porter des jugements de valeur sur nous- mêmes. [...]
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