Philosophie analytique, vérité recherchée, Emmanuel Kant, connaissance, René Descartes, allégorie de la caverne, Blaise Pascal, Phèdre, création, jugement, Kierkegaard, Sophocle, Phédon, Heidegger, curiosité, scepticisme
Totalité et Infini estin altèteia ? Qu'est-ce que la vérité ? Il semble que ce soit la première question qui se pose. On ne peut pas désirer l'inconnu en tant que tel : il serait vain de chercher la vérité sans savoir ce qu'elle est. Mais cette question peut-elle être initiale ? Pourtant elle est la question que pose Pilate à Jésus. Jn 18, 38. "Je ne suis nécessaire que pour rendre témoignage de la vérité... quiconque provient de la vérité écoute ma voix". Pilate répond : "qu'est-ce que la vérité ?". Il énonce ceci en réponse aux paroles de Jésus. Il illustre de façon active, performative, en acte, ce que vient de dire Jésus : en répondant par une question, il manifeste qu'il n'a pas écouté ce qui a été dit. Il n'a pas entendu. Qu'est-ce que la vérité ? Il s'en éloigne.
Après avoir posé la question Pilate s'en va, cette question était donc rhétorique et n'appelait pas de réponse. Il n'exprime pas un scepticisme, mais une fermeture. Pilate ne veut pas se laisser mettre en question son existence par celui qui dit être la vérité. cf. S. Kierkegaard, T. XVII, p.180, L'école du christianisme. Poser la question qu'est-ce que la vérité peut signifier que l'on ne s'en approche pas, mais que l'on s'en éloigne. Ce n'est pas un véritable commencement vers la vérité. Est-ce qu'on doit, est-ce qu'on peut commencer par une définition de la vérité ?
[...] Pascal : la haine de la vérité est solidaire de mon emprisonnement. Le terme théologique est celui de péché. La haine de la vérité est ici haine de la justice. Pensées § 100. Ce n'est pas ici théorie sur l'être, c'est une problématique morale, une thématique de la destruction : anéantir la vérité elle-même (cf. Orwell 1984). La destruction de ce qui est ou fut : détruire tout ce à quoi quelqu'un a pu être en rapport et pas seulement lui. [...]
[...] Mais on ne se lasse pas de la désirer et de continuer nos recherches. Affinité particulière, apparentement intime entre l'esprit et la vérité. Le désir vient de la satisfaction. Le goût du vrai suscite toujours de nouveau le désir. Pascal, Pensées § 264 : le terme d'ennui qui apparaît en un sens plus fort est un tournant au XVIIIe siècle. Le pire péril est l'inappétence, l'attitude de l'être satisfait trop vite de pouvoir s'arrêter. Kierkegaard, L'école du christianisme, tome 17, p.182. [...]
[...] Cela supposerait une analyse infinie que nous ne pouvons jamais faire. Question de la facticité, de la factualité des vérités de fait. N'est-elle pas dissoute dans la rationalité ? Le fait, n'est-ce pas ce qui est irréductible ? Ce n'est pas ce qu'affirme Leibniz. Toute vérité est déductible de propositions antérieures. Toute vérité est a priori. Toutes les vérités conspirent et se supposent. Leibniz traduit vérités contingentes par hypothèses. § 8 Du Discours de métaphysique. La différence dans le moindre événement fait que nous serions dans un autre monde. [...]
[...] Disposition/Dispositio (Descartes) Troisième Lettre de 1630, Lettre à Mersenne : « il les a créés Il les a disposés ou instaurés ». Thèse de la création par Dieu de toutes les vérités. Cette thèse est extraordinaire. cf. Martial Gueroult, Descartes selon l'ordre des raisons. P.24 tome 1. Il dit la thèse de Descartes « captivante ». « Il est évident que cette conception n'appartient pas au fondement de la doctrine, elle n'est qu'un point dérivé ». Cette thèse n'est pas présente dans le Discours de la Méthode ou les Méditations métaphysiques. [...]
[...] Tome XI, page 70 : Les vertus cardinales : - la force de l'esprit ; - la liberté. La force de l'esprit : elle est vigilance, attention : l'attention est pour Malebranche une prière naturelle. L'attention est un désir de lumière. Mon attention ne produit pas la lumière, elle n'est pas cause efficiente, mais chaque fois que je suis attentif, quelque lumière m'est communiquée (toute attention, concentration, est une inattention : c'est mettre hors-jeu, hors champ de multiples objets). La force est positive, solidaire du travail de l'attention. [...]
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