Le mouvement des Lumières correspond à la recherche de ce qui se rapporte à l'être humain. Il y a une ambivalence dans le mouvement des Lumières, car il hérite du rationalisme rigoureux hérité du XVIIe (Descartes, Spinoza, Malebranche, Leibniz...) faisant de la raison le principe de tout savoir et de toute réalité, mais il est aussi mu par un rapport sensible aux passions et à la vie (semblant s'opposer à l'exercice rigoureux de la raison). Rousseau va réhabiliter la sensibilité dans la compréhension de l'homme. Mais ce courant rousseauiste (s'accompagnant d'un sentiment étrange devant l'émergence d'un monde nouveau) d'une histoire qui dénature l'homme se heurte à un autre courant des Lumières, humaniste et optimiste. Les perspectives optimistes des Lumières impliquent une reformulation de l'éthique, du droit, de la politique, avec une interrogation sur les sentiments.
Les Lumières sont traversées par un esprit critique dans lequel triomphe les impératifs de la rationalité, auxquels la marche scientifique a donné son assurance, et ayant pour but de dominer la nature. La croyance aux miracles et aux événements surnaturels a disparu. La raison est saluée comme la "suprême faculté de l'homme", qui s'assigne comme tâche d'accéder par ses propres moyens à l'intelligibilité du monde qui l'entoure. Mais les Lumières se méfient des spéculations métaphysiques du XVIIe (...)
[...] Les romantiques dénoncent donc : - l'intellectualisme : le siècle des Lumières est celui de la raison froide, désincarnée et méprisant le sensible ; - l'athéisme : tendance au scepticisme religieux ; - l'indifférence à l'histoire. C'est une vision polémique est caricaturale, mais qui permet de souligner une cohérence dans les Lumières : elles ont épuisé leur potentialité spirituelle et cette exténuation est l'ouverture d'une nouvelle époque. Jacobi : les Lumières ont eu un accueil rapide et universel, car elles ont su synthétiser la vérité de leur siècle. [...]
[...] L'autorité politique ne peut naître que d'une convention par laquelle les hommes se dépouillent de liberté naturelle et se soumettent à une autorité. Le droit naturel est fondé sur l'homme (il faut donc pour toute interrogation politique se rapporter à l'anthropologie). Burlamaqui critique l'absolutisme. A l'état de nature, l'homme fait preuve de sociabilité (différence avec Rousseau), il possède des affinités sociales (influence de Pufendorf et d'Hobbes). Mais les passions font que les lois naturelles ne sont qu'imparfaitement appliquées (défaut d'éducation). [...]
[...] Sans ces droits, l'homme n'aurait pas la faculté d'agir moralement. Il n'y pas de valeur humaine concevable, si de tels droits sont bafoués. Ces droits sont donc universels. III La recherche des limites de l'absolutisme, la question de la souveraineté politique : JEAN-JACQUES BURLAMAQUI Burlamaqui inspirera Jefferson dans la DDHC américaine. Il fut professeur de droit à Genève, et inspirera Rousseau. Son ouvrage, Principe du droit naturel, inspirera le sous titre du Contrat Social, et fut réédité plus de soixante fois. Burlamaqui diffuse les thèses du droit naturel. [...]
[...] Il ne s'agit pas de moraliser le citoyen, car cela aboutirait à une dénaturation de l'homme. Les peines étant de pures applications de la loi, elles supposent la transparence des jugements, afin d'empêcher les conséquences funestes des délits sans en détruire la cause première qui n'est autre que la sensibilité inhérente à l'homme L'arithmétique politique consiste à produire les meilleurs effets en utilisant l'égoïsme comme le ressort même de la soumission aux lois qui naît de la simple capacité de chacun de calculer exactement les inconvénients d'une mauvaise action Le propre de la politique est de se présenter comme un art, c'est-à-dire qui imite la nature, en se soumettant aux sentiments éternels des hommes Les passions guident l'histoire, mais elles s'expriment sous des formes différentes. [...]
[...] Burlamaqui a participé à la mise à mort de l'absolutisme : il a défini des droits inaliénables (ou droits naturels imprescriptibles) qui sont donnés dans l'article 2 de la DDHC. Il y a des droits auxquels on peut renoncer, d'autres à l'égard desquels ce n'est pas permis. IV L'application pénale et sociale des Lumières : BECCARIA et le problème de la justice Beccaria était aussi célèbre que Montesquieu. En 1764, Beccaria (26 ans) publie Des délits et des peines (traduit en 1766), et donne lieu à des interrogations et à des polémiques à travers l'Europe. [...]
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