Phénoménologie, Martin Heidegger, radicalisation de la phénoménologie, éléments existentiaux, angoisse, mort, liberté de l'homme
Heidegger (1899-1976) a été l'assistant de Husserl et a pris progressivement son indépendance par rapport à celui-ci. Son premier grand ouvrage est Être et Temps (1927). Heidegger exerce sur la philosophie une influence déterminante. Son œuvre prétend amener l'invention de la phénoménologie jusqu'à ses plus ultimes conséquences. L'invention de la phénoménologie, c'est l'invention d'une attitude qui prétend dégager d'une description de notre façon de vivre les choses le sens constitutif de cette expérience.
[...] Être sujet, pour Heidegger, c'est avant tout être un étant pour qui il est question dans son être du sens de son être. L'homme se définit par cette interrogation qu'il porte en lui de savoir ce que signifie « être ». L'homme ne choisit pas de se poser cette question. Cette question le définit. C'est pourquoi Heidegger choisit d'appeler Dasein cet étant qui se caractérise par cette question du sens de l'être. Dasein, en allemand, veut dire exister. L'homme est celui qui existe. Dasein peut encore se décomposer en Da-Sein, être-là. [...]
[...] Elle est dans le monde. L'animal n'est pas sans monde, mais il est pauvre en monde. Seul le Dasein est riche en monde et se définit par son ouverture au monde. Heidegger privilégie contre Husserl l'idée que le sujet ne peut être ouvert au monde que s'il se définit par son absence radicale à lui-même tandis que Husserl et certains phénoménologues contemporains comme Michel Henry par exemple montrent que c'est parce que le sujet s'éprouve lui-même comme faisant un avec lui-même dans sa propre vie qu'il s'ouvre au monde. [...]
[...] En effet, nous percevons et nous imaginons des choses qui sont. Ce qui se donne à vivre au sujet, ce n'est seulement l'apparaître d'une chose, mais l'apparaître d'une chose qui est. La vie du sujet est nécessairement structurée par une compréhension de ce que signifie « être ». La phénoménologie doit être radicale en tentant de faire venir à la lumière ce qui ne cesse de s'effacer et qui est constitutif de tout apparaître possible. La phénoménologie met en évidence le fait que l'homme n'est pas seulement un organisme vivant qui est en rapport avec des choses extérieures à lui. [...]
[...] Le Dasein est être-au-monde. Le monde au sens de Heidegger n'est pas la somme des choses, mais ce à partir de quoi le Dasein rencontre les choses. Les choses sont toujours données dans un certain monde à partir duquel elles peuvent avoir du sens. On parle par exemple du monde des étudiants. Le monde des étudiants n'est pas la somme des étudiants ni la somme des conduites étudiantes. Le monde des étudiants est une certaine manière de vivre et de se rapporter aux choses. [...]
[...] L'existentiel concerne chez Heidegger la façon concrète dont l'homme vit. L'existential désigne tout élément constitutif de la structure de l'homme, tout élément concernant de façon fondamentale la façon dont l'homme existe, ce qui fait donc l'exister même du Dasein. L'homme n'est pas une chose. Il n'est pas non plus un étant simplement vivant. Il existe. Autrement dit, l'homme n'est jamais ce qu'il est pleinement. C'est pourquoi l'homme se définit par cette capacité de poser la question du sens de « être ». La rose est sans pourquoi. La rose est. [...]
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