Aujourd'hui, on connait vraiment une démultiplication des lois contre la violence. Par exemple, la loi du 4 avril 2006 concerne les violences conjugales ou contre le mineur ; la loi du 15 juin 2000 sur le renforcement de la présomption d'innocence.
On n'a jamais autant parlé de violences et pourtant, c'est une idée reçue car la violence a toujours été consubstantielle à la société, à son développement. Il y a seulement une évolution quant aux formes de violences, d'où la difficulté de les définir, de les classer.
Pourtant, on a proposé une typologie de cette violence : selon JEAN CLAUDE CHESNAIS, dans l'Histoire de la violence, propose trois types de violences : (...)
[...] L'Homme est le seul être capable de torture les membres de sa propre espèce. BORIS CYRULNIK a alors dit que l'animal reste dans le réel alors que l'Homme est capable d'imaginer, de se projeter. Il va donc pourvoir s'ouvrir à la culture, à la connaissance mais il est alors aussi capable d'imaginer le pire. Il suffit de se souvenir de la Solution Finale programmée en 1942 à Wannsee. La violence n'est donc pas l'apanache de l'animal, c'est notre part humaine révélée. L'Homme est capable de violences froides, rationnelles, calculée. [...]
[...] On croit que ces violences urbaines sont plus visibles car la jeunesse s'en prend de plus en plus à des objets de consommation, ce sont donc des faits à l'encontre de la société de consommation à laquelle ces jeunes sont extérieurs. Pourtant, ces violences juvéniles ont toujours existé. Les blousons noirs étaient une bande organisée pendant les 30 Glorieuses. Mais cette jeunesse a toujours réussi à se reconvertir, à réintégrer le monde du travail quand elle le voulait. Aujourd'hui, la grande différence est le chômage car il est extrêmement fort, la reconversion n'est plus la même. Cela explique alors parfois certaines violences pour se défouler. Tout cela attise le sentiment de sécurité désirée. [...]
[...] Au contraire même car on a dénoncé un certain corpocentrisme puisqu'on a surtout envisagé les violences contre les institutions, surtout contre les policiers. Cette échelle est construite comme une échelle fatale, c'est-à- dire qu'on sait que les petits délinquants deviendront de grands délinquants. Pourtant, les chiffres de la délinquance sont à relativiser car en la violence criminelle des mineurs ne représente que des infractions reprochées aux mineurs. Cette délinquance des mineurs a même régressé. De toute façon, les juges sont très répressifs et les mesures éducatives sont très rares. La société est de plus en plus sévère. [...]
[...] On parle de self control. La civilisation des mœurs va donc toucher tout le monde car des chevaliers, on passe à l'éducation des populations. Cela permet de mettre en place un espace social public en germe, soustrait à toute violence. Cependant, ce processus de civilisation est quand même ambigu car il est à l'origine d'une autre forme de violence, une violence diffuse, imperceptible. PIERRE BOURDIEU parle d'une violence symbolique. Ce ne sera plus une violence physique mais elle sera décidée par des dominants dans certains codes de conduite et elle sera alors imposée aux dominés. [...]
[...] Cependant, il ne faut pas oublie que la violence peut être considérée comme légitime. C'est en effet le cas en présence de légitime défense ou de l'intervention de l'armée ou de la police. Quand on parle de la violence, on constate qu'il y a toujours un adjectif pour la qualifier. On parle en effet de violence physique, économique, morale, conjugale, routière, etc. On n'est donc pas forcément d'accord sur ce qu'est vraiment cette violence car elle est protéiforme, évolutive, changeante, elle répond parfois à des considérations politiques. [...]
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