La collectivité est une réalité humaine : elle ne peut être sans unité, elle est l‘unité d‘une pluralité. La collectivité est en ce sens faite de deux notions qui normalement s‘excluent, unité et pluralité. L‘action collective n‘est pas une totalité homogène mais n‘est pas non plus une multiplicité chaotique (peuple/masse). Quelle est alors le point d‘articulation ? Il n‘y a de collectivité que là où il y a même ordre dans le réel : il faut une unité symbolique, une conscience/un sentiment de l‘unité. Ce n‘est pas un hasard si l‘on parle de conscience collective, d‘esprit d‘équipe ou d‘âme d‘un peuple. A noter également l‘ambigüité du « nous » : c‘est une pluralité qui parle d‘une seule voix, celui qui dit « nous » parle au nom de la conscience collective.
[...] Ce modèle a évidemment ses limites : d'abord, il n'est pas vraiment une action collective, il est juste un moyen. Surtout, cette spécificité fonctionnelle conduit à une aliénation de l'Homme en tant qu'il n'est plus qu'une fonction dans un système dont le modèle est la machine, l'efficacité. Un tel système peut être un système silencieux : chacun sait ce qu'il doit faire, pas besoin de parler ce n'est donc pas vraiment une action collective, et il y a toujours un chef pour diriger coordonner. [...]
[...] L'action collective semble difficile à réaliser, mais pourtant il y en a bien : équipes, entreprises, armées, société politiques Il existe donc un enjeu colossal : en quoi une collectivité peut-elle agir sur le monde ? Comment peut-elle avoir un pouvoir sur elle-même ? Comment peut-elle être consciente de son unité ? Cela revient à s'interroger sur le pouvoir politique. Qu'est-ce qui fait la réalité du pouvoir politique ? Le modèle fonctionnaliste Lorsque l'on veut gagner sa vie, on rentre dans une entreprise ou on rentre dans une équipe sportive, etc. On utilise une collectivité comme moyen de fin individuelle : l'action collective est alors le moyen de réaliser ma visée, en mobilisant une collectivité. [...]
[...] Quelle est alors le point d'articulation ? Il n'y a de collectivité que là où il y a même ordre dans le réel : il faut une unité symbolique, une conscience/un sentiment de l'unité. Ce n'est pas un hasard si l'on parle de conscience collective, d'esprit d'équipe ou d'âme d'un peuple. A noter également l'ambigüité du « nous » : c'est une pluralité qui parle d'une seule voix, celui qui dit « nous » parle au nom de la conscience collective. [...]
[...] A travers son représentant, la collectivité prend conscience de son unité. L'action collective est donc l'actualisation des potentialités de la collectivité, c'est l'opération qui réalise la collectivité elle-même, c'est l'action qui est praxis de la collectivité. On peut donc passer au modèle rousseauiste de la volonté générale. Le modèle rousseauiste Si l'Homme est par nature un être libre, comment peut-il vivre dans une collectivité qui n'aliène pas cette liberté dans les choix collectifs ? Tout d'abord ma liberté, potentialité de ma nature, ne peut s'actualiser que dans le cadre de la société politique. [...]
[...] Comment pallier, durant cette élaboration, à la pluralité des opinions ? Simplement, quand je suis citoyen, ma volonté n'est pas privée, elle doit s'établir dans le silence des passions. Quand j'agis en citoyen, ma volonté n'est plus individuelle : je prends le point de vue de l'intérêt général, de la collectivité, d'un sujet collectif. Mais ce modèle à ses limites : il s'agit d'abord d'une volonté rationnelle qui relève de la simple utopie. Puis quand bien même cela serait possible, ce modèle ne fait-il pas violence à une certaine vision de la collectivité ? [...]
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