Expliquer une oeuvre d'art consiste au sens strict du terme à déterminer la cause, les lois, les règles de fonctionnement de ce qui constitue l'expression de la beauté et de la création. Le verbe « pouvoir » pose quant à lui la question, de la possibilité qu'elle soit intellectuelle ou morale. Il s'agit donc de savoir s'il est possible de rendre raison de la beauté et de la création. Il parait évident de reconnaitre le mystère dont est auréolée l'oeuvre d'art qui suscite plus que n'importe quelle production qu'elle soit technique, artisanale ou encore scientifique, l'interrogation et excite le désir de percer son secret. En effet, il est tout à fait possible de reproduire plusieurs objets en série lorsqu'il s'agit d'une production technique et artisanale (...)
[...] L'invention poétique exige-t-elle la maitrise des formes du langage et des règles prosodiques. De fait, sans un certain travail, l'artiste ne ferait que s'abandonner à de vaines rêveries. Les autres conditions sont relatives à l'état des esprits. L'époque de la renaissance italienne est-elle marquée par l'avènement d'une véritable conscience esthétique, condition éminemment favorable à la création artistique. * Quoi qu'il en soit, la finalité de l'artiste n'est pas que divertissante L'artiste n'est pas nécessairement cet imitateur double que suggère Platon dans La République, Livre X et qui nous détourne de l'essentiel ou du Vrai. [...]
[...] Par exemple, une sonate, un tableau seraient des états d'âme. Face à une telle théorie qui prend une forme particulière à l'époque romantique, une œuvre qui laisse froid le spectateur ou l'auditeur est condamnable. Ainsi, es est- il par exemple d'une grande partie de la poésie lyrique comme Ballade des Pendus de Villon ou les Jambes de Chénier. C'est le cas d'un grand nombre d'œuvres musicales comme la Symphonie fantastique de Berlioz ou la Symphonie héroïque de Beethoven. C'est enfin le cas d'un certain nombre d'œuvres picturales comme le portrait de Marat mort par David ou encore l'auto portrait de Rembrandt jeune avec Sakaia sur ses genoux. [...]
[...] Pourtant, le caractère inexplicable de l'œuvre d'art s'amoindrit dès lors que l'on prend en compte son mode de production. En effet, et bien qu'elle suppose l'invention, la formation de quelque chose de neuf, l'œuvre d'art reste le fruit d'un travail, de techniques, de règles, de codes, de symboles utilisés en lien avec un contexte historique, social, religieux qui font de l'artiste le témoin d'une réalité sociale. Ainsi et par exemple, ne sculpte-t-on pas un bloc de marbre comme on travaille la terre glaise ? [...]
[...] En tout état de cause, par la beauté auquel il renvoie, le domaine esthétique reste mystérieux et transcende le domaine scientifique qui n'offre guère de secrets pour un être rationnel et rigoureux à la recherche exclusive du vrai. III/ Pourquoi la beauté est-elle d'un autre ordre que la vérité ? * L'œuvre d'art constitue un univers autonome dont les lois ne sont pas celles du monde réel. C'est seulement en tant qu'objet que l'œuvre obéit aux lois générales qui régissent l'univers. [...]
[...] Ainsi, une telle œuvre peut être dite belle car elle exprime de façon visible la croyance de l'égyptien selon laquelle l'esprit divin et supérieur d'Horus protégeait le pharaon. Ce qui serait comprendre l'œuvre d'un point de vue religieux. Pour autant, nous pourrions tout aussi bien ignorer ce point de vue et apprécier néanmoins l'œuvre d'un point de vue strictement esthétique. C'est d'ailleurs ce qui fait la spécificité des esthétiques sentimentales : leur particularité est de considérer l'art comme le moyen par excellence de traduire les sentiments qui, par nature sont incommensurables avec le langage conceptuel. [...]
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