[...] Le monde grec au VIème siècle est composé d'un ensemble de cités (polis en grec), apparues progressivement après la chute de la royauté mycénienne (au XIIème siècle), réparties autour de la Méditerranée. Chaque cité occupe un territoire limité, et est autonome politiquement (même si certaines cités, comme Athènes ou Sparte exercent à certaines périodes une forme d'hégémonie sur un ensemble d'autres cités ou colonies). L'absence d'unité politique ne doit pas masquer cependant une appartenance commune à une culture originale, formée par la langue, les moeurs, la religion, l'art. Les cités prennent des formes différentes. D'un point de vue économique, elles cherchent l'auto-suffisance, et non l'expansion économique.
Depuis la chute du Roi, les cités ont subi de nombreuses crises, des affrontements entre classes sociales et des réformes importantes. Plusieurs formes de gouvernement se sont succédées, transformant l'organisation et la distribution du pouvoir. Les détenteurs du pouvoir se sont élargis, lors du passage à une organisation aristocratique, puis démocratique.
A travers ces multiples crises et changements, la question se pose de l'unité de la communauté, malgré la multiplicité des intérêts, de l'ordre à trouver au-delà du conflit. On recherche un nouvel équilibre, un accord. La question de l'archè, du principe, de « ce qui doit commander » s'est posée d'abord dans la vie politique après la chute du Roi (personnage quasi divin, détenteur absolu de l'archè, dont la puissance se manifeste sous tous les plans). L'archè n'est plus la propriété exclusive de quelques-uns, mais l'Etat devient l'affaire de tous. Une réflexion morale et politique, une démarche d'esprit critique apparaît avec les premiers Sages (les 7 Sages), figures politiques qui ont tenté d'harmoniser les forces en proposant des réformes. (Thalès, considéré souvent comme le premier philosophe était aussi un de ces Sages). Ceux qui détiennent l'archè seront élus ; c'est donc une décision humaine, un choix issu de la discussion qui déterminera l'orientation du pouvoir. Dans de nombreuses cités, on assiste à une démocratisation progressive du pouvoir, mais aussi du savoir (...)
[...] L'objet de la connaissance devient le Logos, le Feu, en tant que réalité connaissable gouvernant toute chose au travers de toute chose. A la question des rapports entre cet Un et le multiple, le devenir, Héraclite répond de façon originale. Il donne toute sa place au devenir et au changement, voyant dans le conflit entre les contraires une source d'harmonie : la contrariété est avantageuse, et c'est de ce qui diffère que naît la plus belle harmonie ; tout devient par discorde (Fr. [...]
[...] Dans de nombreuses cités, on assiste à une démocratisation progressive du pouvoir, mais aussi du savoir. La notion d'égalité, enracinée dans la tradition aristocratique, va progressivement s'étendre dans la cité du VIème siècle et aboutir à un système démocratique (cf. réforme de Clisthène à Athènes en 508) : c'est la similitude de ceux qui composent la cité qui fonde l'unité de la polis. Des relations réciproques, réversibles, remplacent les rapports hiérarchiques de soumission et domination. Le concept d'isonomia (isoi = égaux) signifie l'égale participation de tous les citoyens à l'exercice du pouvoir. [...]
[...] HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE Les origines de la pensée grecque : l'époque archaïque Introduction. La question de l'origine de la pensée philosophique européenne, et des raisons de son apparition en Grèce au VIème siècle avant Jésus-Christ est encore débattue aujourd'hui. Plusieurs facteurs contextuels ont contribué au bouleversement culturel qui transforme l'émerveillement que ressent l'homme grec en un étonnement réfléchi, ouvrant à un savoir de type nouveau. Le contexte politique, social, culturel de la Grèce archaïque intervient à la fois dans la constitution de la pensée et dans les thèmes qu'elle aborde. [...]
[...] Le mythe, s'adossant au rite pour former avec lui l'unité duelle d'un dire et d'un faire mimant le dire et le faire des origines, et ce qu'il impose au présent, a ainsi une force opératoire.[5] S'il existe encore aujourd'hui quelques sociétés traditionnelles, très partiellement acculturées, dans lesquelles les mythes et rites forment l'essentiel de la vie spirituelle, de nombreuses grandes mythologies, comme l'assyro-babylonienne, l'égyptienne, la grecque, sont mortes institutionnellement. Un fond mythique caractérise encore cependant les trois grandes religions révélées. Pendant longtemps, le mythique était presque tout de la parole et des pratiques, et le non-mythique réduit au profane, au banal, à l'événementiel, dont il n'y a pas lieu de se souvenir. Ce n'est que progressivement qu'ont pu émerger progressivement les territoires autonomes de ce que nous appelons philosophie, science, religion, arts. La mythologie grecque est restée vivante bien après la naissance de la philosophie. [...]
[...] Pour que le mythe ait force opératoire, il faut que le récitant ait fonction de récitant et que ceux auxquels le récit s'adresse aient qualité d'auditeurs. N'importe qui ne récite pas le mythe, n'importe qui n'écoute pas le mythe. En plus, ni le lieu, ni le temps ne sont indifférents (cf. Grigorieff (1987)). Ceux qui souhaitent en savoir plus sur les mythes de la Grèce ancienne liront avec plaisir et intérêt VERNANT J-P., L'Univers, les Dieux, les Hommes. Récits grecs des origines, Seuil L. [...]
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