nature, modèle, idée de la coutume, Aristote, naturaliste, religion naturelle, modèle de connaissance
L'idée de la coutume comme seconde nature vient d'Aristote, présente dans les Petits traités d'histoire naturelle. Cette idée retrouve de l'importance avec Montaigne car il n'est plus un naturaliste : que reste-t-il chez les sceptiques ? La coutume. La nature dont on dit qu'elle précède la coutume serait peut être une première coutume : il n'y aurait donc plus de nature.
On pouvait effectuer des variations dialectiques entre les deux notions. Dans quel domaine la nature peut elle être un modèle et de quelle manière est-elle un modèle ?
On pouvait évoquer l'art, la technique, le droit naturel, l'éthique, la politique (la Cité est une institution naturelle selon Aristote), la religion naturelle.
La nature peut être un modèle mais on peut également donner un modèle de la nature : au XVIIe siècle, on retrouve la machine comme modèle de la nature.
Tout dépend de la représentation de la nature que l'on utilise : certaines représentations de la nature qui sont adoptées ne sont pas satisfaisantes ; il faut adopter un autre point de vue.
[...] Le modèle des machines est alors celui de la montre : la nature, dans son ensemble, est une grande horloge. Par la suite, le modèle est la vapeur : la thermodynamique est l'objet d'étude de la science. Dans les Principes de la philosophie, Descartes fait valoir que l'on peut effectuer une comparaison entre objets naturels et artificiels. Comment peut on prétendre connaître les corps dont on ne connaît pas les mécanismes ? Il a étudié les corps sensibles et insensibles pour savoir comment des effets qu'il aperçoit sont causés par des causes qu'il n'aperçoit pas. [...]
[...] En quoi la nature régulière et ordonnée nous sert-elle de modèle ? Il faut que l'individu éthico-politique trouve les règles de la conduite humaine. La nature a pourvu l'homme du logos pour rendre possible la Cité : elle ne fait rien en vain. Offre-t-elle le modèle d'une bonne organisation humaine ? Cela dépend de la représentation que l'on se fait de la nature. Il faut revenir à la conception finaliste de la nature. Il existe une variabilité de la nature au sein de laquelle il faut distinguer ce qui est proprement naturel et ce qui est proprement conventionnel. [...]
[...] Dans L'Ethique à Nicomaque, Aristote explique les choses belles et les choses justes donnent lieu à de telles divergences que l'on a pu croire qu'elles existaient par convention et non par nature. La distinction entre nomos (existence par loi) et fusis (existence par nature) et ici évoquée. Aristote estime que la nature, elle aussi, est changeante dans le sublunaire. Le fait qu'il y ait des variations ne signifie pas qu'il y ait une régularité : la régularité de la nature peut s'appliquer aux choses humaines. Pour Aristote, la Cité existe par nature car la première institution naturelle est la famille. [...]
[...] La relation entre le modèle et la copie est une relation de mimésis. Il y a toujours une déficience de la copie par rapport au modèle. L'imitation se réduit elle à la copie ? La copie est un affadissement de l'imitation. Quels caractères doit présenter le modèle ? Un modèle ne peut être modèle que s'il est digne d'être imité. Il faut imiter les modèles par où ils sont véritablement des modèles : il n'y a pas besoin de les imiter dans leurs travers. [...]
[...] Il ne faut pas croire que Dieu a fait le monde pour nous. Il faut éviter une interprétation anthropomorphique de la finalité. Nous avons toute notre place dans le monde que Dieu a calculé comme étant le meilleur. En tant que monade, j'ai ma place et j'exprime le monde à ma manière. Ma place a été calculée par Dieu car il ne fait rien au hasard. L'entendement divin est infini, ce qui lui permet de calculer toutes les situations possibles dans tous les mondes possibles. [...]
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