Humanisme, mouvement humaniste, humanisme et rhétorique, humanisme et littérature, Rabelais
L'humanisme est une notion difficile à cerner car il existe des humanismes : en effet, la définition change selon les époques.
On parle des humanistes dès le XIIe siècle mais au XXe siècle, il est encore question d'humanisme, notamment avec Jean-Paul Sartre et L'existentialisme est un humanisme. D'ailleurs, au XXe siècle, Romain Gary, dans Les oiseaux vont mourir au Pérou, aborde des thèmes qui donnent une définition de l'humanisme : l'amitié, les livres et la foi en l'homme.
De plus, il est à noter que le fil directeur de tous les humanismes, c'est la rhétorique.
[...] Il existe aussi un humanisme créateur. C'est là qu'on trouve Montaigne et Rabelais, qui donnent une nouvelle idée de la forme littéraire. L'art de faire des discours suppose trois étapes : l'inventio ; la dispositio et l'elocutio. Jusqu'au milieu du XVIe siècle, le plus important, c'est l'inventio. Vient ensuite la prédominance de l'elocutio : c'est l'humanisme du style. L'humanisme privilégie l'expression littéraire et poétique, comme le montrent les Artes Dictandi et les premiers manuels sur l'art de la correspondance. L'humanisme n'est donc pas seulement un art d'idées mais aussi un art d'écrire. [...]
[...] Ensuite, nous parlerons du mouvement humaniste. Nous déterminerons quelles sont les grandes caractéristiques du courant humaniste. Nous rapprocherons l'humanisme et la rhétorique, puis l'humanisme et la littérature. Nous terminerons ce cours avec Rabelais. Le mot « humanisme » est un anachronisme pour le XVIe siècle. Le mot date du XIXe siècle. C'est un mot allemand « Humanismus » qui correspond aux études littéraires en opposition à la culture scientifique. On l'a appliqué au XVIe siècle car on avait besoin d'un mot pour définir un événement du XVIe siècle. [...]
[...] L'aspect politique est aussi important : Rabelais fait l'éloge de la monarchie. C'est un ordre voulu par Dieu, ordre qu'on n'a pas à remettre en cause : il fait preuve de conservatisme social. Gargantua est un roi qui voue de l'affection à ses sujets : le roi doit protéger l'ordre social. Les géants de Rabelais représentent l'idéal humaniste, que ce soit au niveau culturel que littéraire ou politique. L'œuvre de Rabelais représente l'idéal humaniste au niveau de l'écriture. Le passage des paroles gelées dans Le Quart Livre montre la richesse et le pouvoir des mots qui peuvent rivaliser avec la vie même. [...]
[...] L'homme occupe donc une place privilégiée : il est au centre de la Création car il met en place un système d'échange. C'est notamment ce qui est montré dans le passage des dettes dans Le Tiers Livre. Cette idée est une reprise de Ficin et du néoplatonisme. Une grande importance est donnée à l'étude du monde environnant. Le mot « vertu » revient très souvent chez Rabelais : il faut allier la connaissance et le sentiment. Pour connaître le monde, il faut un savoir livresque mais aussi le savoir de la rue. [...]
[...] Cela entraîne l'apparition au XVIe siècle des « studiae humanitatis », ce qu'on va enseigner à la faculté des lettres et des arts. Cela s'oppose aux « studiae divinae » qui concernent la théologie. L'humanisme existe bien avant le XVIe siècle. Il existe déjà en Italie depuis un siècle. Il y a en Italie le sentiment d'une unité nationale qui se fait à travers la langue qui prend le pas sur le latin. Les écrivains ne peuvent écrire que s'ils sont payés, ce qui entraîne un mécénat brillant et diversifié et la création des Académies. [...]
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