La morale selon Kant, Bergson, Descartes, etc.

Résumé du document

La sagesse, but de la philosophie lorsque "l'intelligence montre à la volonté le parti qu'elle doit prendre". Mais il y a conflit entre l'urgence de l'action et les exigences de la méthode. Ce conflit, Descartes le résout par la "morale provisoire" dont il dit avoir formé les règles dès 1618 et qu'il développe dans la troisième partie du Discours.
Ces règles, qu'il forme "afin de ne pas demeurer irrésolu en mes actions pendant que la raison m'obligerait de l'être en mes jugements" sont une reprise de la morale stoïcienne. Conformisme social, constance dans la volonté, détachement de tout ce qui ne dépend pas de nous, et de modération des désirs. Ce qu'il y a de provisoire dans cette morale, ce n'est pas son contenu, car nous le retrouverons intact par la suite, mais le fait qu'elle est provisoirement "coupée" des certitudes de la métaphysique touchant la nature de l'homme.
L'homme est une union d'âme et de corps : union si intime que le composé est une unité par soi. Cette union consiste en une interaction : action du corps sur l'âme dans la sensation et dans la passion, action de l'âme sur le corps dans l'acte volontaire (...)

Extraits

[...] Mais la physique demande plus : il faut pouvoir connaître a priori les objets pour lui permettre d'en saisir les lois. Ceci n'est possible qu'en achevant dans l'analytique transcendantale la théorie de l'Idéalisme transcendantal. Kant y établie qu'un objet d'expérience (qui n'existe déjà pas hors de nous en tant qu'il est dans l'espace et dans le temps) n'existe pas non plus hors de nous en tant qu'objet ayant une forme, un mode d'existence, des qualités et une grandeur mesurables. Déjà saisi sous les formes de l'espace et du temps, l'objet ne va être complètement défini que par l'apposition par-dessus les formes de la sensibilité, des catégories ou exigences de l'entendement dont Kant établit la liste et explique l'opération. [...]

[...] La vertu de la Raison, c'est la Sagesse ; la vertu de cœur, c'est le courage ; la vertu des appétits, c'est la tempérance. Et la Justice est l'accord parfait, l'harmonie hiérarchique des trois : les appétits se subordonnant au cœur et le cœur à la raison, de même que la Justice sociale sera l'harmonieuse hiérarchie entre les trois classes indispensables les unes aux autres : les gouvernants, les guerriers ou gardiens, les artisans producteurs. V Morale de Socrate Première morale rationnelle que nous connaissions. [...]

[...] Mais c'est la Critique de la raison pratique (1788) qui donne à celle-ci une base définitive. Les jugements moraux spontanés n'attribuent de valeur morale qu'à la bonne volonté : c'est donc dans celle-ci que la Raison pratique doit trouver ses éléments a priori. Ils dérivent de la nature inconditionnée du devoir, ou loi morale de la bonne volonté. La conscience morale nous met en rapport avec notre noumène intérieur qui n'est et ne peut être que le noumène infini, les notions d'intérieur et d'extérieur n'ayant plus de sens dans ce domaine. [...]

[...] Elle se résume en un mot : le bonheur. Mais il s'agit d'un certain bonheur, et non pas de ce qui est appelé bonheur par le vulgaire : biens extérieurs, richesse, pouvoir, honneurs, et qui ne sont pas de vrais bien parce qu'ils engendrent souvent le malheur. Il s'agit du bonheur de l'âme, de la joie intérieure que donnent la force et l'harmonie de l'âme, que donne la vertu. En somme, Bien = bonheur, et Bonheur = vertu La conception de la vertu Elle se résume dans cette formule difficile à bien comprendre : la vertu c'est la science. [...]

[...] Finalité vague qui se trouve le plus souvent déformée par des circonstances fortuites (état général de notre cerveau au moment de la passion, association d'images, expérience personnelle). Une thérapeutique physique (médecine, hygiène, alimentation) précèdera une thérapeutique intellectuelle. L'âme ne peut changer la quantité de mouvement du monde physique et par conséquent elle ne peut changer la force des passions ; elle en changera la direction. L'âme utilisera la passion sans y ajouter. La volonté, en agissant indirectement sur les passions, les transfigure en amour de nos perfections. [...]