Des philosophes comme Platon ou Aristote ont montré qu'il est difficile de penser la matière pure. En effet, on peut essayer de la penser comme une sorte de substance première à partir de quoi sont faits les objets matériels, mais du coup, elle est forcément un substrat indéterminé, on a du mal à penser la matière informe, la matière pure, en dehors de toute forme. Penser, c'est qualifier, déterminer une réalité, or la matière pure, c'est-ce qui précède toute détermination, toute qualification, on ne peut donc rien en dire (...)
[...] La doctrine de Platon n'est pas facile à appréhender, elle est variable en fonction des textes, de plus Platon s'exprime souvent par des mythes qui ne sont pas faciles à interpréter. Le Phédon est sans doute le texte le plus dualiste de Platon, le corps y est dénoncé comme un malheur, un fardeau pour l'âme, l'âme qui cherche la sagesse doit apprendre à se séparer du corps, philosopher c'est apprendre à mourir Le dualisme cartésien : La pensée de Descartes affirme radicalement la dualité de l'âme et du corps. [...]
[...] Faut-il affirmer deux réalités ou fait-il réduire l'une à l'autre ? II- Le dualisme La pensée de Platon La pensée de Platon est certainement marquée par le dualisme du mode sensible et du monde intelligible. Le monde sensible, perçu par les sens, est le monde des réalités matérielles. Le monde intelligible qui est le monde des Idées ou des Essences, ne peut être saisi que par l'âme ou l'intellect. Les idées sont des réalités existantes par elles-mêmes pour Platon, des réalités non physiques. [...]
[...] Il n'y a d'autre substance que l'intelligence, ou ce perçoit écrit Berkeley dans Les principes de la connaissance humaine. C'est un point de vue spiritualiste originale et isolé dans l'histoire de la philosophie. IV- Le matérialisme Il est plus courant d'expliquer l'esprit par la matière, de faire de l'esprit une conséquence du fonctionnement de la matière. Ce n'est pas une pensée récente, de nombreux philosophes de l'antiquité sont matérialiste : Démocrite, Leucippe, Epicure, Lucrèce Il resurgit en force au XVIIe siècle avec certains successeurs de Descartes qui retiennent sa vision mécaniste de la nature, son explication rationaliste des phénomènes naturels mais qui rejettent totalement sa métaphysique : Helvetius, d'Holbach, La Mettrie auteur de L'Homme machine. [...]
[...] L'esprit : Face aux objets matériels on constate des réalités psychiques (psyché, âme en grec), les émotions, les idées, les raisonnements, - immatériels, impossibles à localiser dans l'espace, on ne peut leur assigner une forme spatiale, ils ne sont pas mesurables, - ils ne paraissent pas obéir aux lois physico-chimiques, - ils ne sont pas observables par les sens mais sont éprouvés de l'intérieur par un sujet, ce sont des états qui relèvent de la conscience. Ces marques conduisent à l'idée d'une hétérogénéité entre matière et esprit, il y aurait alors une réalité matérielle et une réalité spirituelle, ce qui pose problème pour penser l'unité du réel, qu'est-ce que le réel ? Sur quoi se fonde son unité ? [...]
[...] Penser, c'est qualifier, déterminer une réalité, or la matière pure, c'est-ce qui précède toute détermination, toute qualification, on ne peut donc rien en dire. La matière pure est pour la forme un point d'appui nécessaire. Sans elle, la forme serait abstraite ou simplement possible. Les philosophes présocratiques centraient leur réflexion sur la nature. Ils ont réfléchi sur l'origine du monde, qu'ils expliquent par une matière primordiale, l'eau pour Thalès, qui engendre la terre, l'air, les autres éléments ; l'Air, pour Anaximandre ; c'est Empédocle qui invente la théorie des quatre éléments primordiaux : Terre, Eau, Air, Feu. [...]
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