Épictète, Manuel, notion de bonheur, vertu, thérapie du désir, nature humaine, volonté humaine, sagesse, ascèse provisoire, stoïcisme, libre-arbitre, faiblesse humaine
Dans l'Ethique à Nicomaque, Aristote explique qu'il ne serait pas judicieux d'attendre son bonheur du hasard ; il dépend donc dans une certaine mesure de mon action. C'est ce qu'explique Épictète dans le Manuel. Il ne parle pas explicitement de bonheur, mais le but de l'ouvrage et de donner quelques indications pour rendre un homme sage et vertueux, et surtout, faire en sorte qu'il ne subisse aucun trouble de l'âme. Le bonheur est cette absence de troubles, et se trouve donc être l'état concomitant à la vertu.
il ne s'agit pas pour Épictète de supprimer le désir qui fait partie de la nature de l'homme, mais plutôt de passer d'un désir conçu comme esclavage (passif), à un désir métamorphosé en volonté (actif), c'est-à-dire gagner tous les caractères de l'activité en se dépouillant des caractères pathologiques et infantiles. Il s'agit donc d'éduquer mon désir, il ne disparaît pas, mais se transforme en volonté. Épictète propose une thérapie des désirs qui sera thématisée comme une progression en trois étapes.
[...] ( Achille est doublement malheureux, le malheur l'a rendu méchant, ce qui l'a rendu malheureux Sa réaction ne fait qu'augmenter son malheur. S'il avait été stoïque, il ne se serait pas battu avec Agamemnon, n'aurait pas perdu Patrocle, et la perte de Briséis aurait été un moindre mal. ( Le but du stoïcisme est de briser ce cercle vicieux ; pour cela, la suppression provisoire du désir est indispensable. Tu ne peux désirer que lorsque tu es sûr que si tu vois un obstacle tu ne réagiras pas comme Achille. [...]
[...] ( Transformer son désir en volonté n'est pas vouloir uniquement les choses bonnes, mais accepter toutes les conséquences et antécédents du désir. Je veux une chose dans son ensemble, je la veux en entier, aussi bien ce qui est mauvais que ce qui est bon ; je ne suis donc jamais déçu. • Les 3 moments du progrès, XLVIII : -l'homme avant sa progression : « le non philosophe » a désir initial comparé à celui de l'enfant, et donc par nature insatisfait. [...]
[...] ( Le bonheur est cette absence de troubles, et se trouve donc être l'état concomitant à la vertu. Le désir, nature de l'homme : • Que faire du désir ? : il ne s'agit pas pour Epictète de supprimer le désir qui fait partie de la nature de l'homme, ms plutôt de passer d'un désir conçu comme esclavage (passif), à un désir métamorphosé en volonté (actif), c'est-à-dire gagner tous les caractères de l'activité en se dépouillant des caractères pathologiques et infantiles. [...]
[...] • L'usage des représentations : Le dernier élément pour transformer son désir en volonté est de faire bon usage des représentations. Epictète prend pour exemple les rayons du soleil qui tombent ds un bac d'eau. ( Quand les rayons paraissent brisés, tordus, ce n'est pas parce qu'ils le sont, mais parce que le bassin est troublé. Epictète fait la distinction entre les choses et leur représentation. ( « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ms les opinions qu'ils en ont. » Manuel, V. [...]
[...] Désirer aller au bain : ne vouloir que les bonnes choses. Il faut transformer ce désir en volonté. Je veux aller au bain, je veux donc prendre un bain, et toutes les conséquences qui vont avec ; je veux bien être éclaboussé, que l'on me vole mes affaires, me bouscule Cette dernière attitude est réaliste, elle montre une connaissance de la réalité telle que mon désir puisse intégrer cette réalité. ( Celui qui ne fait que désirer : il veut se baigner, râle et s'irrite parce qu'il ne veut pas les conséquences ; mais il est incohérent car il sépare son désir de ce qui arrive habituellement : il a mal examiné la nature des choses. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture