Cours de philosophie relatif au Mal de niveau classe préparatoire lettre.
[...] La métaphysique ne peut pas rencontrer le Mal car c'est l'épreuve ultime. Il s'agira par exemple pour l'ontologie de se poser le problème de l'être du Mal dans la théorie de l'être. Toute métaphysique de la liberté rencontre de même le problème du mal sous cette forme décisive car le Mal pose le problème de la liberté en tant que pouvoir et possibilité de perversion du valoir. Quand la constatation du mal est faite, le problème qui se pose c'est celui de la condition de sa possibilité métaphysiquement parlant. [...]
[...] L'héritage de Descartes est avant tout stoïcien cf. la IIème partie du Discours de la Méthode. Cf. Timée de Platon : la fonction du Démiurge n'est pas de créer, mais d'informer e chaos. Le cosmos, c'est le chaos ordonné -l'invention de la créature ex nihilo n'est pas grecque-. Or si l'harmonie du cosmos n'est pas totale c'est parce qu'il y a la résistance de la χωπα. La χωπα est une inertie qui fait que le démiurge ne peut pas façonner le chaos d'une manière totalement libre. [...]
[...] Le Mal et le désir constituent pour Schelling les deux situations ultimes du discours philosophique. Ils ne sont pas intégrables absolument dans une démarche philosophique. L'évidence du Mal et sa résorption dans le discours systématique ; le temps des évidences Le temps des évidences est l'expérience du Mal, la souffrance, la mort, l'angoisse, le poids des faits. Mais le poids des faites est renforcé par l'arbitraire, le contingent de la répartition qui ajoute au Mal : le thème que Dostoïevski explicite : douleur de l'innocent et par-dessus tout de l'enfant. [...]
[...] L'expérience du choix n'est pas alors la plus haute expression de la liberté : c'est le vouloir non le choix du Bien dans l'évidence. Si le choix du Bien est tel qu'il réduit le Mal à rien, alors ce n'est plus une liberté totale, tragique. La vraie liberté est pour le Bien et le Mal : quand je choisis le Bien, je choisis la possibilité du Mal. La sagesse est la catégorie qui englobe la perspective cartésienne et platonicienne. Il suffit de bien juger pour bien faire Descartes. [...]
[...] Tout le texte de Schelling est une méditation sur le Mal et l'épreuve que constitue le Mal dans le discours philosophique. Dostoïevski intègre le Mal dans le discours d'une œuvre d'art -cf. l'Idiot ou les frères Karamazov- alors que Camus revendique un discours philosophique l'homme révolté-. Ce que Schelling a bien compris, ce qu'il affirme, c'est que la liberté ne peut être la liberté que si elle peut être la liberté pour le bien et le Mal. NB : Schelling parle du désir et dit que le désir ne sait pas ce qu'il cherche, il ne peut pas nommer son objet et c'est cette impossibilité qui fait son essence. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture