Le mot de liberté véhicule dans la plupart de ses usages une connotation positive : « avoir l'esprit libre », « être libre », « une presse libre »,...
Être libre, c'est pouvoir agir par soi-même sans être empêché ni contraint par une force étrangère.
Le mot libre peut signifier les aspects négatifs de la liberté, en recourt à un terme voisin celui de « décence » ; l'excès de liberté et le dérèglement en matière de moeurs menant à la débauche. Le licencieux ou le libertin peuvent qualifier celui qui manque de retenu dans ses actes ou ses paroles et qui généralement fait fi (méprise) de toute loi morale (...)
[...] Cependant, cette liberté même pour Zeus n'est pas sans limites. L'Iliade d'Homère montre que le roi des dieux ne peut empêcher la chute de Troie, bien que cette cité soit chère à son cœur car il y a été toujours grandement honoré. La multiplicité des dieux inhérente à tout polythéisme a pour conséquence les conflits et la limitation mutuelle des libertés respectives des différentes divinités. Dans l'Odyssée, Poséidon, en colère contre Ulysse qui a tué son fils le cyclope Polyphème s'oppose à Athéna, protectrice indéfectible du héros. [...]
[...] Si c'est le cas, quel pouvoir avons nous en fait sur notre vie ? Quelle est la valeur et la réalité de notre choix ? Sommes-nous responsables de nos actes ? Peut-on enfin sortir de ce dilemme qui oppose un déterminisme induisant nos choix, notre manière d'agir et une liberté revendiquée car perçue comme fondamentalement spécifique à l'être humain ? Liberté et destin : L'illusion de la liberté = la conception tragique de l'homme grec : L'homme est-il créateur de son avenir ou bien celui-ci est-il déterminé par avance ? [...]
[...] Le sentiment d'absence de liberté s'exprime notamment dans la croyance au Destin. Ainsi, chez les Grecs de l'Antiquité, la lutte que mène l'homme pour échapper au sort qui l'attend se révèle vaine ; toute liberté s'avère en fin de compte illusoire aussi la condition de l'homme est-elle tragique. Loi de faire ce qu'il veut ou ce qu'il a décidé, l'homme est le jouet de dieux capricieux, aux décisions arbitraires. En tout point, la volonté des immortels est obscure pour les hommes. [...]
[...] Il revient donc à ce dernier de choisir rationnellement et librement ce qu'il sait être, le meilleur pour lui. Le bonheur est lié à l'ataraxie, l'absence de troubles comme pour les stoïciens même si leur cheminement diffère. Les stoïciens (IVè IIIè après et en particulier Epictète (Ier et IIè après JC) considèrent que l'homme est soumis à un ordre universel, cosmique, immuable qui est aussi divin en ce que Dieu est la raison qui irrigue le cosmos auquel il est immanent. [...]
[...] Dans le dialogue intitulé Gorgias, Platon montre que l'homme a la possibilité de choisir entre deux modes de vie. Celui qu'incarne Calliclès qui ne reconnaît que l'ordre naturel la force ainsi que l'assouvissement de tous les désirs. Liberté totale de l'individu qui a les moyens pour accomplir ce qui se propose en toute impunité et ce au dépend des autres. Calliclès revendique ouvertement cette conception comme seule positive et méritant le titre de vertu. Il existe aussi la voie plus austère de Socrate pour qui la fin de toute action doit être le Bien. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture