La liberté finit-elle là où commence la connaissance ?
La question de la liberté est inhérente à la philosophie et à l'être humain. Pour l'homme, être libre, c'est être capable d'agir selon sa propre volonté. Cependant, ce qui est étonnant, c'est d'associer le concept de liberté à celui de connaissance. En effet, selon le sens commun, un sage est libre car il détient une connaissance qui lui apporte une certaine plénitude. Cependant, toujours d'après ce même sens commun, l'ignorance est également gage de liberté et d'insouciance.
[...] Il y en a d'autres. L'homme recherche toujours une gratification, c'est-à- dire qu'il faut q'il soit reconnu, qu'il réussisse Or, à partir du moment ou notre action n'est pas désintéressée, on peut dire que l'on est déterminé par le but de notre action. Cette recherche du sentiment de plaisir fourni par les circuits de la récompense est donc un autre déterminisme. On doit cela à Henri Laborit, Chapitre VI de La liberté : L'acte gratifiant n'est pas libre, il est même entièrement déterminé On voit donc que d'un point de vue sociologique, l'homme n'est pas du tout libre. [...]
[...] Il a une existence propre. Il n'est d'ailleurs pas du tout évident que la psychanalyse soit une science. La connaissance ne semble donc pas pouvoir nous aider à outrepasser ce déterminisme. La connaissance et la liberté n'interviennent pas sur le même domaine d'action De plus, la science, qui est l'outil de la connaissance, n'est pas quelque chose de fixe. Elle subit des évolutions qui se produisent à des périodes de crise épistémologique. La liberté est défini comme fixe, comme immuable : c'est La Liberté. [...]
[...] Ça nous permet au moins de prendre conscience de nos mobiles inconscients. Une fois de plus, la connaissance permet d'atténuer les déterminismes humains. On l'a donc vu, les sciences qui étudient l'homme sont obligées de conclure à notre absence de liberté. Il semblerait qu'il n'y ait pas non plus de libre arbitre, c'est-à-dire que l'on est plus la cause première de nos actions. Au contraire, toutes nos actions s'inscrivent dans une série de causes dont notre état actuel en est l'ultime. [...]
[...] Avant la connaissance, la liberté se résume à un simple sentiment de liberté qui provient de l'ignorance des causes qui agissent sur nous. Nous subissons toutes les causes et ne pouvons naturellement pas agir puisque nous n'en supposons même pas l'existence. Après la connaissance, le rapport est un petit peu plus ambigu. En effet, pour répondre à ce problème, il y a deux possibilités. La première est la plus simple d'un point de vue logique car elle conclurait à l'absence de liberté humaine. [...]
[...] On est donc face à un vrai problème car d'un côté on voit que la connaissance ne permet pas de parvenir à la liberté avec un L majuscule, et d'un autre que l'homme n'est pas libre parce qu'il ne connaît pas les causes qui agissent sur lui. Il y a donc bel et bien un problème au sens philosophique du terme. Pour répondre à ce problème, il faut bien remettre la connaissance dans le contexte humain, et ne pas la traiter dans l'absolue. On sait que la connaissance de la cause ne supprime pas l'effet . [...]
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