« Les Hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité » proclame solennellement la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948.
Avant cette déclaration, de nombreux philosophes s'étaient déjà penchés sur ces notions, et plus particulièrement sur la liberté.
Kant distinguait en effet la volonté libre (celui qui agit sait ce qu'il veut et agit conformément à des raisons qu'il approuve) et l'arbitraire (qui ne suppose pas l'existence de la raison) au sens moral. Quant à Descartes, il faisait la différence entre la liberté éclairée et la liberté d'indifférence (on peut toujours choisir entre deux solutions alors même qu'on est indifférent) (...)
[...] Rawls, chaque personne doit avoir un droit égal à la plus grande liberté fondamentale avec une liberté semblable pour tous (principe d'égale liberté). Mais comment faire pour que ce principe soit applicable aujourd'hui ? [...]
[...] Mais peut-on réellement concilier la liberté et l'égalité dans la vie sociale, sociétale ? Autrement dit, suffit-il d'affirmer aux frontons des mairies le caractère indéfectible de ces valeurs théoriques pour qu'elles soient compatibles dans la réalité pratique de la vie collective ? Nous verrons que malgré une étroite solidarité de ces deux principes en théorie, des contradictions dues à leur affirmation simultanée apparaissent dans la pratique. La liberté et l'égalité ; deux exigences fondamentales du droit : Ces deux principes sont mutuellement nécessaires à la création d'une société de droit ; ils sont les conditions même de la démocratie. [...]
[...] Les risques de l'égalitarisme : L'égalitarisme est une doctrine politique prônant l'égalité des citoyens en matière politique, économique et sociale. Selon Tocqueville De la démocratie en Amérique à mesure que les citoyens deviennent plus égaux [ la disposition à croire la masse augmente et c'est de plus en plus l'opinion qui mène le monde Ce conformisme social transformerait alors la société en bergerie fraternelle d'après l'expression de S. de Beauvoir. Ainsi, l'égalité ne doit pas se confondre avec l'égalitarisme ou l'uniformité. [...]
[...] L'exercice de la liberté individuelle peut entrainer l'apparition d'inégalités : La sociabilité permet aux hommes de se découvrir en tant que sujets capables de volonté. Ils découvrent du même coup leur amour propre et cherchent à satisfaire en premier lieu leur propre intérêt au sein de la société. A ce sujet, Rousseau écrit dans Discours sur l'origine de l'inégalité : Chacun commença à regarder les autres et à vouloir être regardé lui-même, et l'estime publique eut un prix. Celui qui chantait ou dansait le mieux, le plus beau, le plus éloquent, devient le plus considéré ; et ce fut là le premier pas vers l'inégalité On retrouve alors la racine même du désordre social, ce que Kant appellera plus tard l'insociable sociabilité c'est-à-dire le perpétuel conflit entre la sociabilité et les intérêts particuliers. [...]
[...] Un des combats en ce sens a été l'abolition des privilèges avec la révolution française de 1789. Enfin, pour garantir une égalité sociale, il faut que des valeurs fondamentales telles que la liberté ou la citoyenneté soient respectées. Cette égalité ne nuit pas à la liberté ; elle la promeut, et les sociétés où il y a privation de liberté sont souvent des sociétés inégalitaires. On peut donc considérer que la liberté et l'égalité sont étroitement liées en tant que conditions de possibilité du droit. Mais qu'advient-il de ces deux principes dans la réalité sociale ? [...]
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