Langage, communication, expression, pensée, pouvoir, Rousseau, Hegel, Platon, Bergson
Le langage (du latin lingua : langue, parole, langage) désigne, au sens large, tout système de signes ou de symboles permettant d'établir une communication (ex. : le langage du cinéma, de la peinture, etc.) et, au sens restreint, la faculté de constituer et d'utiliser une langue, quelle qu'elle soit. La langue est l'actualisation sociale de la faculté qu'est le langage.
[...] Confirmant l'étroite interdépendance entre langage, pensée et communication, les linguistes vont montrer qu'une langue n'est pas seulement une liste d'étiquettes (les mots) correspondant terme à terme à une liste de choses ou d'idées, mais un système complexe de signes à la fois matériels (sonores ou graphiques) et psychiques. II/ LE FONCTIONNEMENT DU LANGAGE A-SIGNES NATURELS ET SIGNES CONVENTIONNELS Une langue est donc un système de signes dont il convient de préciser la nature. Il y a un signe à chaque fois que quelque chose est mis à la place d'autre chose. Le signe est donc défini par sa fonction de renvoi. Il est toujours CE QUI TIENT LIEU DE. [...]
[...] Certes, mais ils ont aussi celui de mettre leur savoir et leur habileté au service des autres : les défendre, les instruire, les informer, les gouverner dans le souci du bien commun. Conclusion Face à la question, « le langage peut-il ou non tout exprimer ? », il faut reconnaître que les mots permettent de dire presque tout. Loin d'être limité, le langage est la condition de la pensée et de la saisie du monde, lequel ne pourrait même pas être senti sans les mots. [...]
[...] Dans la tradition philosophique, Hegel est sans doute le premier à l'avoir clairement affirmé. Anticipant sur l'approche linguistique de la nature des signes du langage, il réfute la hiérarchie classique qui subordonne l'extériorité (les mots) à l'intériorité (les idées qu'ils véhiculent) : loin d'être un indice de supériorité ou de profondeur exceptionnelle, le fait qu'une pensée soit inexprimable est au contraire, selon Hegel, la marque d'un défaut de clarté qui l'empêche d'accéder à la parole. Ce réquisitoire contre le rêve d'une pensée si parfaite qu'elle pourrait totalement se passer du langage marque une rupture décisive avec la conviction, aussi ancienne que fausse, que parler n'est qu'un moyen d'expression. [...]
[...] Le silence ne parle qu'au milieu du langage. Quant à l'échange linguistique, il ouvre sur la possibilité de la réponse : autrui, à son tour, peut prendre la parole. Si la communication ne revêt pas toujours l'aspect idéal du dialogue, si à des degrés divers elle peut se faire ironie, agression, méchanceté, elle reste néanmoins hétérogène à ce qui constitue son opposé : la violence. En ce sens, on peut dire que le choix réside pour l'homme dans une alternative radicale : d'un côté les mots, de l'autre la guerre. [...]
[...] DE LA PENSÉE AU LANGAGE La réflexion sur le langage humain a très longtemps privilégié sa fonction d'instrument au service de l'expression de la pensée. L'intuition commune va d'ailleurs dans le même sens : les mots véhiculent les idées, les bébés ne commencent à parler que lorsqu'ils commencent à penser, « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément », célèbre formule de l'écrivain français Boileau dans L'Art poétique (chant vers 29). Les hypothèses sur l'origine du langage, au-delà de leur relative diversité, confortent-elles aussi ce type de représentations : si les premiers hommes ne s'étaient pas mis à penser, à se préoccuper d'autre chose que de satisfaire leurs besoins matériels immédiats, l'invention d'un moyen d'expression et de communication plus subtil que les cris, les regards ou les gestes, ne serait probablement jamais devenue nécessaire. [...]
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