Les hommes n'existent que par les liens des mots qui les unissent. L'existence est construite par les rapports aux langages, par exemple, les lois, les promesses, les contrats… Mais le langage est secondaire face aux rapports aux choses. Par contre, il est primordial dans les rapports aux hommes. Il y a trois pôles autour desquels on doit structurer toute étude du langage : le moi, le monde et les autres.
Cependant, le langage n'a pas seulement pour but de contribuer à la description, mais aussi et surtout pour persuader. Le langage permet la description de choses qui n'existent pas, rendant le pouvoir du langage pour atteindre l'irréel, voire de l'impossible. Le langage permet l'ouverture d'un univers, le langage n'est pas réduit à la faculté de dire ce qui est réel.
Selon Jakobson, la fonction véritable du langage est un accès à un univers qui ne peut être montré : celui de l'abstraction, de l'irréel. La capacité de dire prouve que l'on appartient à une espèce animale exceptionnelle dont l'évolution l'a doté d'un équipement spécialisé pour la communication (via des mécanismes neurologiques spécifiques). Il s'agit là du produit d'une longue évolution.
[...] Il dénombre six éléments dans une conversation : celui qui parle, le locuteur ; celui à qui ont parle, le destinataire ; ce qui est dit, le message ; ce dont on parle, le référent ou le contexte ; ce qui permet de décrypter le message, le code ; et le lien qui s'établit lorsque l'on en parle, entre les personnes, le contact. Dans la plupart des cas, les six éléments sont présents. Tout dépend de l'importance d'un des six aux dépens des autres. La fonction expressive du langage passe par le locuteur. Il a le plus d'importance. Le langage a une fonction très importante, celle de s'exprimer et d'exprimer ses sentiments. Mais ce n'est presque jamais une fonction puisqu'elle n'est jamais seule. La fonction conative (de conatus signifiant l'impulsion) dépend, elle, du destinataire, et possède une place dominante. [...]
[...] Le seul langage qui se rapproche de cette philosophie, ce serait un langage des noms propres. Puisque le langage est incapable de rendre la sensation, les sophistes ont conclu à une forme de nihilisme (du latin nihil signifiant rien). Il s'agit alors de la philosophie du rien, du néant. Le mot, pourtant, n'est pas au service de la vérité, mais de la liberté. Mais le mot n'est pas libre s'il dit la vérité. On arrive alors à un pragmatisme, une philosophie de l'action et de l'efficacité. [...]
[...] Un discours produit des sensations, dans un mécanisme de l'ordre de l'hallucination qui donne sa force au discours. Qui l'emportera ? Toujours le sophiste, mais deux sophistes ne seront jamais d'accords. Le discours rhétorique obéit aux critères du plaisir et non aux critères du bien. Ce discours politique fait plaisir sans forcément dire le vrai. Lorsque la rhétorique se fait passer pour la recherche du bien, c'est un tissu de mensonges. La poésie reste pourtant un angle non mensonger, les mots sont matières pour faire ses œuvres. Un poème n'a jamais fini de nous dire quelque chose. [...]
[...] Notre langage structure notre façon de penser. Il y a des langes qui ne peuvent pas dire la métaphysique. Par exemple, en russe, on n'utilise le verbe être qu'au passé, voire pas du tout. Il y a une sorte de racisme des langues, de différentes valeurs dans les langues. Cette thèse est soutenue par un linguiste allemand, Von Humdoldt (un nazi), expliquant alors que la langue de la science, de la philosophie, en un mot les langues indo-européennes, sont les langues de l'intelligence ; alors que les langues de la mystique, de la religion et autres, en un mot les langues sémitiques, sont les langues de la folie, de la poésie. [...]
[...] Par contre, il est primordial dans les rapports aux hommes. Il y a trois pôles autour desquels on doit structurer toute étude du langage : le moi, le monde et les autres. Cependant, le langage n'a pas seulement pour but de contribuer à la description, mais aussi et surtout pour persuader. Le langage permet la description de choses qui n'existent pas, rendant le pouvoir du langage pour atteindre l'irréel, voire de l'impossible. Le langage permet l'ouverture d'un univers, le langage n'est pas réduit à la faculté de dire ce qui est réel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture