S'il faut déterminer ce qu'est la justice, c'est parce que nous espérons que dans le monde ne règne pas la puissance brute, la loi du plus fort, le pur arbitraire ou le principe de l'efficacité pure (ainsi les intérêts économiques, d'un pays ne peuvent seuls dicter sa politique et autoriser par exemple que le souci de productivité ou de rentabilité d'une entreprise se fasse au préjudice du droit des travailleurs. La justice est corrélative d'une certaine éthique, si la justice c'est l'instauration d'une moralisation du droit, des lois (...)
[...] La justice est corrélative d'une certaine éthique, si la justice c'est l'instauration d'une moralisation du droit, des lois. Objet de la justice : Elle concerne les relations entre les hommes du point de vue de leurs intérêts, exigences et devoirs lorsque ceux-ci sont concurrents. La justice définit les droits et les devoirs respectifs des uns et des autres, exacte réciprocité rendue par le symbole de la balance. Elle embrasse toutes sortes de conflits dans les relations personnelles, les institutions, systèmes sociaux, relations entre les Etats, entre les vivants et les générations futures (on leur accorde le droit de vivre sur une planète pas trop détériorée), on peut même envisager qu'il y a une justice envers soi-même, (cf. [...]
[...] Thèse immorale : il est communément entendu qu'une force et une intelligence supérieures ne donnent pas en elles mêmes à leur possesseur un droit sur tout ce qu'ils pourraient obtenir en les mettant en œuvre. La justice n'est rien d'autre que le résultat d'un calcul d'intérêt. La justice n'est rien d'autre qu'une vertu sociale, on n'est juste que pour les avantages que l'on tire de cette extériorité du comportement juste. Ce qui compte, ce n'est pas tant la justice que l'apparence de justice. Fable de l'anneau de Gygès : l'anneau lui donne le pouvoir de se rendre invisible. [...]
[...] Premier principe : Primordial selon Rawls : une distribution égale des libertés, la justice sociale comprend la liberté comme son moment essentiel. Chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de liberté égal pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres. (Il ne peut y avoir qu'un système de libertés, c'est-à-dire, des libertés individuelles qui puissent coexister.) Second principe : Les inégalités sociales sont organisées de telle façon que : elles soient attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous conformément au principe de l'égalité des chances. [...]
[...] Aristote distingue la justice corrective de la justice distributive. Justice corrective : dans les transactions privées, les échanges volontaires, il faut que personne ne soit lésé. Le juste est alors l'égalité arithmétique. La justice distributive concerne la répartition d'un bien commun, il faut alors donner une part égale à chacun à proportion de ce qu'il vaut. La division du travail oblige à la coopération. Par là il est possible de produire plus de biens que ne le ferait la simple juxtaposition des efforts individuels. [...]
[...] Le mérite ne constitue pas un critère de répartition sociale à lui seul. En effet les mérites intellectuels sont soit des talents, dons de la nature, soit de réels efforts mais on sait bien aussi que ces efforts eux-mêmes dépendent de circonstances contingentes (incitations familiales, lieux et temps où ils seront efficaces), le mérite ne peut donc être un critère de répartition objectif. Celui qui mérite le plus de gagner ne gagne pas toujours. Mais les règles du jeu sont celles là et doivent le demeurer pour contraindre les individus à progresser, à prendre plus de risques, à être plus audacieux. [...]
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