Philosophie, Friedrich Nietzsche, notion de culture, culture de la vie, culture de la mort, idée d'une généalogie, penseurs fous, théorie du ressentiment, conscience, mort de dieu, Appolon, Dyonisos, Hannah Arendt, Marx, Freud
Nietzsche (1844-1900) est considéré comme l'un des grands penseurs du soupçon avec Marx et Freud. Freud lui-même avait une grande estime pour Nietzsche qu'il considérait comme un des plus grands psychologues, un des plus grands connaisseurs de l'âme humaine. Nietzsche est en effet un grand chercheur des mobiles secrets de l'âme humaine. Il développe une philosophie de la vie qui met en question de façon radicale le sens de la culture.
[...] Minuit se transforme en Midi. Le personnage de Zarathoustra annonce cette transmutation. Son oui, qui est passé par l'épreuve d'un grand désert, c'est un oui qui refuse que les forces du nihilisme triomphent, c'est un oui pour une nouvelle évaluation, pour une valorisation de la vie. VI. L'Éternel Retour du Même La pensée de l'Éternel Retour est sans doute une des pensées les plus lourdes de sens de Nietzsche. Elle est très difficile à interpréter. Nous dirons ici que c'est le Oui qui doit sans cesse faire retour. [...]
[...] La réaction reste imaginaire. Nietzsche utilise une petite fable pour expliquer le processus de ce ressentiment. L'agneau voit dans le ciel l'aigle qui vole. Il souhaite voler, mais il en est incapable. En effet, les règles de son comportement ne lui permettent pas d'exprimer la vie qui est en lui en volant comme l'aigle. Une souffrance intérieure naît dans l'agneau. Au lieu de se préoccuper seulement de ce qu'il peut vivre lui- même de façon excellente, il est comme captivé, fasciné par l'aigle, qui réveille en lui une volonté de vivre. [...]
[...] On avait cru que le sens, les valeurs devaient canaliser la vie et l'empêcher de trop s'exprimer, alors que c'est cette vie qui est la condition du sens. Avec le dépérissement de la vie survient le dépérissement de ce sens que l'on avait utilisé par ressentiment contre la vie elle-même. Ce moment est appelé l'heure de Minuit. Cette heure est l'heure ultime. Il n'est plus possible d'aller plus loin encore dans le nihilisme. Nietzsche pense que cette heure ouvre la voie libre pour une véritable transmutation à venir de l'homme. [...]
[...] L'homme n'existe que pour être dépassé. Le Surhomme n'est pas tant alors un « but » à viser qu'une dimension dans l'homme qui excède l'homme, dimension déjà présente, mais qui demande à être libérée ou réalisée. On peut aussi trouver dans cette idée de l'Éternel Retour une sorte de maxime qui teste d'une certaine manière la capacité que le sujet a de s'affirmer intégralement lui-même dans ce qu'il vit. Le sujet est-il capable de vivre ce qu'il vit en acceptant que cette situation revienne tout le temps, est-il capable de s'affirmer à un tel point lui-même ? [...]
[...] On rentre en fait dans le monde de la sincérité. Hannah Arendt critique très fortement cette notion de sincérité. Vouloir faire de la sincérité la vertu des vertus (aujourd'hui, on dit d'un acteur qu'il joue avec beaucoup de sincérité, qu'il est authentique, on salue les artistes qui viennent étaler leur vie privée à la télévision sous prétexte qu'ils ne mentent pas, qu'ils sont authentiques), c'est croire qu'on est au plus près de la vie vécue alors qu'on en est au plus loin. [...]
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