Introduction à la philosophie, découverte de la science moderne, anthropocentrisme, Francis Bacon, subjectivité, vérité, sens du travail, mathématisation de la réalité, réflexion métaphysique, Galilée
À partir du XVIIe siècle, la position anthropocentrique se radicalise. Le sujet dont il est question n'est plus ce sujet ambigu pris dans une nature elle-même énigmatique et analogique. S'il faut se centrer sur l'homme et réfléchir à partir de lui, la seule donnée de départ pour la philosophie, c'est le sujet connaissant. Francis Bacon (1561-1626) est à cheval sur les deux âges, entre la Renaissance et l'époque moderne. Bacon est considéré comme un des grands fondateurs de la science moderne et il est intéressant de remarquer que cette fondation s'accompagne d'un renversement radical du rapport entre la subjectivité et la vérité.
[...] La discipline la plus abstraite semble permettre d'aller au plus profond de la réalité. Il ne s'agit plus pour l'homme de se soumettre à ce qui est immédiatement visible, mais de forcer le visible à confirmer ce que l'esprit mathématique a conçu et prédit. III. Est vrai ce qui est certain La transformation des esprits est très grande. La notion de vérité se transforme maintenant en notion de certitude. Au Moyen Âge et dans l'Antiquité, on cherche la vérité, mais surtout toute la vérité. [...]
[...] Ainsi la science moderne de la nature sera non seulement une physique expérimentale, mais aussi une physique mathématique, c'est-à-dire une science joignant expérience et calcul, bref une science pour laquelle connaître, c'est tout à la fois calculer, prédire et expérimenter. Il faut prendre en considération l'impact à la fois théorique et existentiel de cette nouvelle pratique de savoir. Une séparation de plus en plus grande entre le domaine de la recherche expérimentale et la réflexion métaphysique. On dissocie maintenant radicalement l'être et le devoir-être, les questions de faits et les questions de valeurs. Apparaît une double interdiction. [...]
[...] Galilée L'espace est homogène et quantifiable. On ne peut plus rien expliquer en faisant appel à une forme ou à une cause finale. Si les corps tombent, ce n'est pas parce qu'ils rejoignent le lieu qui est le plus conforme à leur essence. C'est parce qu'ils subissent de façon causale des interactions de forces. On peut calculer et prédire. Galilée est un expérimentateur. Il ne se contente pas d'observer passivement la nature. Il l'interroge activement et force la nature à répondre à ses hypothèses théoriques. [...]
[...] Ceci forme un aspect très moderne de Bacon : il s'agit moins pour lui de concevoir les principes d'une science théorique que de développer la puissance humaine sur la nature, la science opératoire, la "techno-science". Bacon ouvre ainsi la voie de la dimension empiriste de la science moderne qui veut observer les faits et ne tirer d'autres conclusions que celles que les faits imposent. La question sera bien entendu de savoir si ces fameux faits sont aussi purs qu'on ne le prétend et s'ils ne sont pas déjà travaillés par une certaine théorie qui a rendu possible leur perception. [...]
[...] On part de ce qui est certain. Est vrai ce dont je suis certain, ce dont je ne puis douter. Cela suppose que l'on quitte un point de vue systématique pour un point de vue chaque fois frontal avec un problème donné. De quoi puis-je être certain ? Cela ne gênera donc pas Descartes de faire une morale provisoire, une morale qu'il ne peut fonder en toute certitude, en attendant. Descartes fait par ailleurs une ontologie et une métaphysique qui à ses yeux sont absolument certaines. [...]
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