L'interprétation est-elle libre, dénuée de tout critère ?

Thèmes abordés

L'interprétation est-elle libre, critères d'interprétation, objectivité, rapport à la vérité, subjectivité, relativisme, subjectivité historique, fait humain, herméneutique, Paul Ricoeur

Résumé du document

On interprète tout dans tous les domaines. Il y a deux domaines : les faits et l'interprétation, mais un fait suscite plusieurs interprétations, on suppose qu'il y a de bonnes et de mauvaises interprétations, selon un rapport différent à la vérité.
Y a-t-il des critères objectifs, précis, rationnels, ou lorsque l'on parle d'interprétation on parle de subjectivité ? Il faut veiller à ne pas tomber dans un relativisme. L'interprétation est-elle libre, dénuée de tout critère ? Ici on tombe dans l'opinion, et ceci est gênant à cause du relativisme, on suppose alors qu'il y a des critères. Dans Histoire et Vérité, Paul Ricoeur parle de la bonne subjectivité de l'historien.

Extraits

[...] Si on tente de prendre un point de vue global sur l'homme, on risque de faire intervenir des a priori idéologiques. ← La subjectivité du fait humain : la dimension objective de l'homme inclut sa subjectivité. En tant qu'objet d'étude, l'homme est conduit en partie par des décisions rationnelles, en partie par des passions irrationnelles, qui interdisent à l'observateur une généralisation des comportements humains sous forme de lois naturelles. En tant que sujet de l'étude, l'observateur ou le chercheur humain n'est pas neutre. [...]

[...] L'interprétation est-elle libre, dénuée de tout critère ? Ici on tombe dans l'opinion, et ceci est gênant à cause du relativisme, on suppose alors qu'il y a des critères. Dans Histoire et Vérité, Paul Ricoeur parle de la bonne subjectivité de l'historien Liens avec les autres notions : ← Inconscient : tout a du sens, déterminisme psychique, vie psychique tout est entièrement cohérent selon Freud; Lacan « ça parle » ← Le désir : Saint Augustin, on aime le fait d'aimer ; distinction entre amour et amour propre Pascal ou Rousseau, on interprète le sentiment. [...]

[...] ← La contingence du fait humain : l'homme prend des décisions qui, à supposer qu'elles ne soient jamais totalement libres, ne sont jamais totalement déterminées. Aussi ses actions sont-elles contingentes ; elles ne se répètent pas, elles sont marquées par l'événementiel. L'absence de répétabilité interdit l'expérimentation. La mémoire du passé empêche une répétition à l'identique ; la prévision du futur permet de modifier les événements prévus. Il est impossible de faire des sciences humaines des sciences exactes. Si on part de cette comparaison, on risque de dénigrer les sciences humaines. [...]

[...] Herméneutique interprétation des textes bibliques, des formes historiques montre la première explication du monde par la cosmogonie, les mythes, la religion, l'Exégèse, interprétation de la parole divine et façon d'adopter la parole divine à différentes époques, l'explication et l'interprétation du texte à différents moments, dans le domaine des sciences humaines. Au XXème siècle se multiplient les méthodes d'interprétation et la distinction entre comprendre et expliquer selon Dilthey. Article interpréter : on explique les causes et cherche à comprendre le sens, on peut se contenter d'expliquer les causes, mais pas en sciences humaines, interpréter c'est associer ces deux éléments. [...]

[...] On est dans la contingence des faits qui sont en réalité des décisions « qui à supposer qu'elles ne soient jamais totalement libres ne sont jamais totalement déterminées. » Il n'y alors par de déterminisme, mais des éléments nous influencent. Interpréter, c'est mettre à jour ce qui influence l'homme dans ses décisions. L'absence de répétabilité empêche l'expérimentation, en science les choses se répètent mais pas en histoire. Si on essaie de faire de la psychologie en laboratoire, la causalité reste multiple, et non nécessaire car la situation ne pourra jamais être la même à nouveau. Mais on apprend de ses erreurs et évite la répétition à l'identique. [...]