Progrès, travail, technique, bonheur, humanité, éthique, John Rawls, Bergson, Spinoza, Auguste Comte, Rostand, Descartes, Lévi-Strauss, Rousseau, Foucault, Kant, Karl Marx, Heidegger
L'idée de progrès spirituel renvoie, pour parler comme Henri Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion, à « un supplément d'âme » sans lequel l'homme serait assimilable à l'animal. Dans ce contexte, ce qui fait l'homme, ce sont les valeurs éthiques et morales. Il s'agit alors du triomphe des bonnes moeurs, des règles de bonne conduite... Ce faisant, parlant du triomphe des valeurs morales, on n'entend, non pas une accumulation de celles-ci, mais la réalisation d'une vie plus humaine, d'une justice plus grande ainsi que des activités humaines respectueuses de la personne humaine (la dignité de l'être humain), de l'environnement, etc.
[...] Dans la colère irritée par la désobéissance, Dieu dit à l'homme : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Ceci montre que l'homme est condamné à travailler et comme tel, le travail l'aliène. De là, la critique marxiste qui dénonce dans le travail une aliénation et une exploitation économique. Pour lui, le travail déshumanise puisqu'il produit plus de valeur que le travailleur n'en tire lui-même en échange. On comprend dès lors dans Le capital cette invective de Karl Marx : « Le domaine de la liberté commence là où cesse le travail ». [...]
[...] Visant l'utilité et l'efficacité, la technique est la source et la condition de la maitrise de la nature par l'homme. Ce faisant, la technique est inséparable du travail. Si pendant des siècles, l'homme s'est servi d'outil, le monde moderne va mettre l'accent sur les instruments et la machine. En facilitant le travail, en augmentant son rendement, en produisant des articles de plus en plus esthétiques, la combinaison travail-technique est perçue comme l'ultime moyen pour accéder à une vie heureuse et véritablement humaine. [...]
[...] Ainsi, aucun bonheur n'est possible en dehors du travail et de la technique qui ont pour vocation de satisfaire nos désirs. De là, la nécessité selon Martin Heidegger dans Essais et Conférences (La question de la technique) de « perfectionner sans cesse » la technique. 3.) Les limites de l'action humaine dans la réalisation du bonheur Le caractère souvent pénible du travail renforce l'idée dépréciative que l'on peut s'en faire. Selon les grecs, le travail a une signification négative : c'est l'absence de loisir. [...]
[...] Ici, le progrès scientifique et le développement sont à l'origine des malheurs de l'humanité. On peut comparer leurs effets à la boîte de Pandore contenant les misères et les malheurs rependus sur terre. Le développement a provoqué une régression vers la barbarie à cause du déficit moral, la dépravation des mœurs, les secousses sociologiques qui ont déséquilibré les fondements traditionnels de sociétés. Ainsi, au niveau moral, l'homme moderne n'a plus de repère en termes de modèle de bonne conduite. Considérée traditionnellement comme régulatrice des valeurs morales, la religion à l'époque du progrès est vue comme un enfantillage et Dieu a été remplacé par l'homme devenu orgueilleux à cause de ses pouvoirs démesurés que lui a donnés le développement. [...]
[...] L'homme moderne avide de bien être matériel, est victime d'une régression morale sans précédent. Or le véritable progrès est à la fois matériel et spirituel. Il convient donc de repenser les rapports entre outils techniques et l'homme comme l'a suggéré Heidegger : « Nous pouvons utiliser les choses techniques, nous en servir normalement, mais en même temps nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard. » En procédant ainsi, on pourra allier les deux types de progrès. [...]
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