Conscience, Inconscience, Action, Croire, Savoir
Souvent, le monde animal nous paraît beaucoup plus aisé que celui des Hommes car il a une absence de contrainte sociale. L'animal fait ce qui lui plaît, c'est à dire qu'il suit ses instincts, il n'a pas de barrière morale, il a une liberté physique lié à son indépendance. Tout cela est lié à son absence de conscience.
En revanche, l'Homme, est doté d'une substance pensante, qui lui permet de raisonner, d'analyser, s'interroger, et d'agir.
Ses agissements sont alors affectés de cette faculté hors-du-commun, comme le dit Jean-Jacques Rousseau : « Pour connaître les hommes, il faut les voir agir ».
Ils agissent en fonction de leurs croyances ou de ce qu'ils pensent savoir, mais qu'est ce qui guide vraiment les agissements des hommes ? Quel sens donnons nous à actions ? Pouvons-nous toujours décider de la conduite à adopter ? Les raisons d'agir sont-elles comme les rouages d'une machine ?
[...] Mais la conscience est-elle vraiment une substance permanente qui se maintiendrait dans l'espace et dans le temps, et qui pourrait réellement constituer une autre alternative à croire et savoir ? On peut, au contraire, concevoir que la conscience n'a ni forme ni contenu déterminé, qu'elle est incessante activité de l'Homme. Cette position s'appelle la phénoménologie, reprise par Sartre : Elle [la conscience] n'a pas de 'dedans', elle n'est rien que le dehors d'elle-même, et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constitue comme conscience De plus, la conscience apparaît comme une roue de secours à mon intellect : lorsque je ne suis plus capable de penser, elle prend le relais, en me dictant la conduite à tenir. [...]
[...] La perception n'est pas une pure réception par les sens. Elle suppose une activité de l'esprit. Elle est un acte par lequel la pensée rapporte ses sensations à des objets. Elle me fait connaître un objet distinct de moi. La chose perçue est une organisation complexe, un objet. Comme le montre Alain dans ses éléments de philosophie (1941), un objet est pensé et non senti Par exemple, lorsque je perçois un cube, je juge d'après les 3 faces et les 9 arrêtes que je peux voir qu'il s'agit d'un cube. [...]
[...] La nature humaine n'existe pas car l'homme est en perpétuel effort d'invention, donc la valeur d'un homme est à la mesure de ce qu'il s'est fait. Nous donnons un sens à notre existence en fonction de nos progrès de vie. Mais ce sens est-il uniquement déterminé par la recherche de nos intérêts égoïstes ? Alors le devoir moral qui implique de devoir en permanence se soucier de l'autre devient une entrave à notre liberté. Peut-on être sûr de bien agir ? [...]
[...] Il apparaît alors que l'inconscience constitue un moyen d'action tout à fait particulier. Il démontre à la fois que l'on peut agir de façon psychique sans pour autant faire intervenir les croyances ou la pensée, c'est-à-dire agir sans réfléchir, car notre état ne nous le permet pas. Cependant, il montre aussi qu'on ne peut pas agir physiquement sans réfléchir car notre réflexion censure nos agissements, tout ceci étant justifié par les éléments plus ou moins semblables retrouvés dans nos rêves plus tard. [...]
[...] Dans le cas qui vient d'être décrit, l'Homme serait mis devant des cas où il n'aurait pas à faire une quelconque démarche intellectuelle de raisonnement, si ce n'est que pour différencier ce qui est autorisé ou non. Tout cela entre donc donc le cadre où il serait conditionné, guidé de la sorte à ce que ses actions soient prédéfinies. Mais nous devons rappeler que le propre de l'Homme est sa capacité métaphysique. Alors, pour agir, l'Homme est-il capable de raisonner lui même, en s'éloignant des idées communes. ¨Peut-il juger sur la voie de la raison, et non sur la voix commune (Montaigne) ? [...]
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